- 30 milliards de dollars au profit des pays vulnérables Ouverte le 7 de ce mois, la conférence des Nations unies sur les changements climatiques n'est malheureusement pas parvenue à l'objectif escompté, consistant en l'engagement des pays industrialisés et émergents, à réduire l'émission de gaz à effet de serre et en la mise en place d'un mécanisme aidant les pays les plus affectés à lutter efficacement contre les conséquences du réchauffement climatique. La conférence a pris note hier de l'accord pratiquement arraché, contre le réchauffement climatique auquel sont parvenus la veille les chefs d'Etat d'une trentaine de pays industrialisés et émergents. Jugé insuffisant, devant tout l'intérêt accordé à cette rencontre au sommet, cet accord a été présenté aux 193 pays membres de la Convention climat de l'ONU. Selon les responsables onusiens, le fait que la conférence prenne note de ce document lui donne déjà un statut légal suffisant pour rendre l'accord opérationnel sans avoir besoin de l'approbation des parties. Cet accord prévoit de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels. Il prévoit également 30 milliards de dollars à court terme (années 2010, 2011 et 2012), au profit des pays les plus vulnérables afin de les aider à s'adapter aux impacts du dérèglement climatique. Selon les clauses de l'accord de Copenhague, cette enveloppe sera portée d'ici à 2020 à 100 milliards de dollars. Mais selon les diplomates, les objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés à l'horizon 2020 ne seront décidés qu'en janvier prochain. Pour les pays africains, ceci est insuffisant pour permettre d'avoir des projets dans l'adaptation, l'atténuation, le transfert de technologies et le renforcement des capacités pour l'ensemble des pays en développement. Les Etats-Unis se sont engagés à verser 3,6 milliards de dollars, alors que bon nombre de pays industrialisés ont conditionné le financement de cette lutte à un accord responsabilisant les pays pauvres autant que les pays riches. Un principe pour lequel l'Algérie a longuement plaidé tout en insistant sur une responsabilité commune mais différenciée. « Parmi les principes consacrés par la Convention, celui de la responsabilité commune mais différenciée me paraît essentiel», a affirmé, jeudi dernier à Copenhague, le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika. Présidant le Groupe Afrique aux nombreuses négociations sur le climat, l'Algérie est résolue à plaider pour des engagements clairs sur la réduction de gaz à effet de serre. Le chef de la diplomatie algérienne M. Mourad Medelci l'a confirmé hier. Jugeant le contenu de la déclaration finale acceptable, il a souligné que l'objectif de bloquer à plus de 2 degrés l'élévation de la température est relativement consensuel, même si certains pays ont souhaité que ce soit un peu en deçà de cet objectif. C'est aussi l'avis du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Il considère cet accord comme première étape essentielle.