Le Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire a validé samedi les résultats provisoires du premier tour de l'élection présidentielle proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) et fixé au 21 novembre le second tour. "Les opérations du scrutin du 31 octobre pour l'élection du président de la République sont régulières", a estimé le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N'dré, dans une déclaration lue à la télévision nationale. Selon les résultats provisoires publiés mercredi par la CEI, le président sortant Laurent Gbagbo, crédité de 38,04% des voix, et l' ex-Premier ministre Alassane Ouattara, qui a obtenu 32,07% des suffrages exprimés, seront opposés au second tour. "Les procès-verbaux ne révèlent aucune irrégularité de nature à entacher la régularité du scrutin", selon le Conseil constitutionnel qui a fixé au 21 novembre le second tour prévu conformément à la loi 15 jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour. A la suite du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) dont le candidat Henri Konan Bédié a obtenu 25,24% des voix, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix ( RHDP), une coalition dont fait partie le Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara, a dénoncé samedi des " irrégularités" dans le scrutin et réclamé un nouveau décompte des voix. "Aucune réclamation concernant la régularité du scrutin n'a été présentée au Conseil constitutionnel", affirme M.Yao N'dré qui souligne que la requête "écrite" doit être adressée au président du Conseil Constitutionnel. L'ex-premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, qualifié pour le second tour de la présidentielle, et les autres chefs de l'opposition ont exigé samedi 6 novembre un nouveau comptage des voix, reprenant une demande de l'ancien chef d'Etat Henri Konan Bédié, défait au premier tour. Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), coalition de quatre partis d'opposition dont MM. Bédié et Ouattara sont les leaders, 'exige la reprise du comptage des bulletins de vote', selon une déclaration lue à Abidjan par le porte-parole Alphonse Djédjé Mady. De 'graves irrégularités' lors du premier tour le 31 octobre 'ont entraîné la perte de centaines de milliers de voix des candidats du RHDP au profit' du président sortant Laurent Gbagbo (38,3 % des voix dimanche), qui doit affronter M. Ouattara (32,1 %) au second tour finalement prévu le 21 novembre, a-t-il affirmé. Cette déclaration est intervenue peu avant que la Cour constitutionnelle de Côte d'Ivoire ne valide les résultats du premier tour de l'élection présidentielle. Le chef de l'Etat sortant Laurent Gbagbo est arrivé en tête dimanche dernier avec environ 38 % des suffrages devant M. Ouattara avec 32%. L'ancien président Henri Konan Bédié est lui arrivé en troisième position avec 25 % des voix. Ce dernier avait dénoncé mercredi, avant même l'annonce des résultats provisoires, une 'volonté manifeste de tripatouillage' et exigé 'le recomptage des bulletins de vote'. Le Conseil de sécurité de l'ONU a de son côté noté des 'irrégularités mineures' dans cette présidentielle historique censée clore une décennie de crise politico-militaire, jugeant qu'elles n'avaient pas entaché sérieusement le vote.