Après le premier tour le 31 octobre, «un deuxième tour du scrutin sera organisé le dimanche 21 novembre 2010» entre MM. Gbagbo et Ouattara, a déclaré le président du Conseil constitutionnel à Abidjan. Le deuxième tour de la présidentielle en Côte d'Ivoire, censée clore une décennie de crise politico-militaire, se tiendra le 21 novembre entre le chef de l'Etat sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, a annoncé samedi soir le Conseil constitutionnel. Après le premier tour le 31 octobre, «un deuxième tour du scrutin sera organisé le dimanche 21 novembre 2010» entre MM. Gbagbo et Ouattara, a déclaré le président Paul Yao N'Dré au siège de cette institution à Abidjan. «Aucune réclamation concernant la régularité du scrutin ou son dépouillement n'a été présentée par voie de requête écrite au président du Conseil constitutionnel», a-t-il affirmé, jugeant l'élection «régulière». Cette annonce impromptue survient alors que la date du 28 novembre était jusque-là la date «projetée» par la Commission électorale indépendante (CEI) et le gouvernement pour le deuxième tour, sans pour autant avoir été officiellement fixée. La déclaration du Conseil constitutionnel intervient en outre quelques heures après que M.Ouattara et les autres chefs de l'opposition ont réclamé un recomptage des voix, en invoquant de «graves irrégularités» lors de ce vote historique. Au pouvoir depuis 2000 malgré la fin de son mandat en 2005, le président Gbagbo a recueilli 1.756.504 voix, soit 38,04% des suffrages, selon les résultats définitifs proclamés samedi par le Conseil après transmission des résultats provisoires par la CEI. Candidat pour la première fois après avoir été exclu du scrutin de 2000 pour «nationalité douteuse», M.Ouattara a obtenu 1.481.091 voix (32,07%), contre 1.165.532 voix (25,24%) pour l'ancien président Henri Konan Bédié, renversé par un coup d'Etat en 1999. Ces résultats définitifs diffèrent très peu des données provisoires présentées cette semaine par la CEI. Le taux de participation a atteint plus de 83%. Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), coalition de partis d'opposition dont MM. Bédié et Ouattara sont les leaders, avait exigé dans l'après-midi «la reprise du comptage des bulletins de vote», reprenant une demande de M.Bédié. L'alliance n'a pour l'heure donné aucune consigne de vote en faveur du rival de M.Gbagbo. Créé en 2005 par les deux anciens ennemis Bédié et Ouattara, le RHDP prévoit pourtant dans ses statuts de soutenir le candidat issu de ses rangs qualifié pour la finale. Six fois repoussée depuis la fin du mandat de M.Gbagbo en 2005, l'élection est destinée à refermer la crise ouverte par le coup d'Etat de 1999 et aggravée par le putsch manqué de 2002, qui a coupé le pays en un sud loyaliste et un nord tenu par la rébellion rebaptisée Forces nouvelles (FN). Par ailleurs, le Sénégal s'est employé à faire baisser la tension après la crise diplomatique ouverte avec Yamoussoukro en plein entre-deux tours. La présidence ivoirienne avait accusé vendredi le Sénégal de «conspiration» et rappelé son ambassadeur à Dakar, après que le président sénégalais Abdoulaye Wade eut reçu jeudi M.Ouattara. Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, a souhaité «dédramatiser», qualifiant la rencontre litigieuse de «non-événement». La porte-parole de M.Ouattara, Anne Ouloto, a fustigé une «vaine tentative de diversion» menée par le pouvoir.