Le porte-parole de la Fédération algérienne de l'olive, Bachir Khodja, a indiqué, lundi, que les oléifacteurs endettés s'opposent au rééchelonnement de leurs dettes et demande l'effacement pur et simple. Il faut savoir dans ce sens que dans sa réponse aux questions des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), lue en son nom par Mahmoud Khedri, ministre des Relations avec le Parlement dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2011, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi a indiqué dimanche que les propriétaires de chambres froides et de huileries ont été exclus de l'effacement de la dette des agriculteurs, ces dernières étant des activités d'investissements ne présentant aucun risque. Aussi, le ministre de l'Agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa avait déclaré le 18 octobre dernier que le dossier de l'effacement de la dette des agriculteurs était clos. Par ailleurs, sur la liste des agriculteurs et éleveurs devant être dispensés des remboursements au niveau des agences Badr point de trace des oléifacteurs. Bien au contraire, nous avons appris de sources sûres que les directeurs des agences Badr viennent d'être destinataires d'un courrier où il est clairement indiqué que les patrons d'huileries sont définitivement exclus de l'effacement des dettes. A la place, la solution préconisée par la Badr est un échéancier de six mois pour ce qui est des intérêts, soit jusqu'à la fin de la récolte oléicole prévue la fin du mois de mars. Pour le capital, il sera proposé des échéanciers de deux à cinq ans maximum étudié au cas par cas. Selon M. Khodja, il y a 80 propriétaires d'huileries en difficulté. Economiquement parlant, s'ils ne sont pas intégrés à l'arrangement c'est l'avenir de la filière qui sera compromis. Des déclarations n'ont pas été du goût des oléifacteurs qui se sont réunis jeudi dernier avec les propriétaires d'huileries et ont installé à l'issue de cette rencontre une commission provisoire de suivi. Ils ont décidé d'adresser une lettre ouverte au président de la République. Pour rappel, Karim Djoudi a indiqué dimanche que les dossiers soumis remplissant les conditions requises ont été réglés, précisant que son département avait procédé au traitement de l'effacement de la dette des agriculteurs en deux phases. La première phase concerne le traitement de la dette des exploitants agricoles domiciliés auprès de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) et de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). Le montant affecté à cette opération qui a concerné 77.410 dossiers était de 36,265 milliards DA. Notons que l'effacement de la dette des agriculteurs concerne environ 175.000 paysans. Dans ce sens, une enveloppe de 41 milliards de DA au profit des paysans concernés par la décision. M. Allioui a fait savoir que cette mesure couvrira 50.000 paysans endettés à hauteur de 19 milliards de DA auprès de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) et 125.000 paysans endettés d'un montant global de 22 milliards de DA auprès de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr). Il est également utile de rappeler dans ce sens que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a récemment indiqué qu'il ne restait que 5 milliards de DA sur les 41 milliards de DA consacrés à cette opération. 36 milliards de DA y ont été donc dépensés jusqu'à présent. "L'essentiel c'est que l'effacement touche les agriculteurs réellement en difficulté et non pas ceux voulant juste étendre leurs activités", a insisté M. Benaïssa. La deuxième phase qui a touché le traitement de la dette des aviculteurs a permis de bénéficier de l'effacement de la dette au titre de cette activité avec une enveloppe de 497 millions DA.