Les propriétaires d'huileries ou les oléifacteurs, sont, à nouveau, contre le rééchelonnement de leurs dettes, proposé par les établissements de crédits. Les agences Badr en l'occurrence. Les représentants des oléifacteurs ont exigé, à l'issue d'une réunion extraordinaire, tenue jeudi dernier avec les représentants de la Fédération algérienne de l'olive, “l'effacement total de leurs dettes conformément au discours du président de la République”, prononcé il y a bientôt deux ans. Lors de cette rencontre, il a été décidé la mise en place d'une commission provisoire de suivi, qui sera chargée de saisir le président de la République via une lettre ouverte, qui sera incessamment publiée sur les colonnes de la presse nationale, a confirmé, hier, M. Bachir Khodja, porte-parole de la fédération. Et pour forcer la main au ministre, qui a déclaré le dossier de l'effacement des dettes définitivement clos, les membres de la commission sont décidés à poursuivre leur forcing. Et pour cause, une menace sérieuse pèserait sur quelque 80 propriétaires d'huileries à travers le territoire national. Beaucoup d'entre eux, a affirmé M. Khodja, sont sur le point de déclarer faillite. Et c'est l'avenir de toute la filière oléicole qui sera compromis. Il est important de les réintégrer dans le circuit, a-t-il insisté. Sinon, c'est l'avenir de la filière qui va s'assombrir. C'est en contradiction avec le discours officiel. M. Khodja a rappelé que le discours du président, prononcé en février 2009 à Biskra. “J'étais présent, il avait indiqué que la production d'huile d'olive accédera à un soutien particulier.” Un soutien devant être étendu à l'acquisition de matériels destinés aussi bien à la réalisation d'huileries qu'aux capacités de stockage et de conditionnement de la production. On affirme qu'à moins d'une intervention salutaire des pouvoirs publics, nombre de ces huileries vont disparaître. “Leurs propriétaires ne manqueront pas d'envoyer par poste la clé de leur huilerie en lieu et place de remboursement. Ils n'auront rien à perdre.” Interrogé sur le sujet, un responsable de la direction régionale de la Badr à Béjaïa a confirmé, pour sa part, qu'ils ont été destinataires d'un courrier sur le cas des propriétaires d'huileries, qui “sont exclus de l'effacement des dettes.” Avant-hier, ils ont pris attache avec la Chambre d'agriculture de la wilaya de Béjaïa pour proposer un échéancier, aux oléifacteurs endettés, de six mois pour les intérêts. La récolte oléicole, entamée le 20 octobre, s'achève généralement à la fin du mois de mars. Quant au capital, a insisté le cadre de la direction régionale de la Badr, il sera proposé des échéanciers au cas par cas. Ils ne peuvent aller de 2 à 5 ans. “Le bras de fer est donc engagé. D'un côté, les directeurs d'agences Badr, qui accordent six mois à leurs clients pour reprendre le paiement des échéances des intérêts notamment, de l'autre, les propriétaires d'huileries, qui ne désespèrent pas de faire aboutir leurs revendications.