Le président américain Barack Obama a quitté dimanche le Japon à destination des Etats-Unis à l'issue d'une tournée de dix jours en Asie essentiellement consacrée à l'économie. L'appareil présidentiel Air Force One a décollé dimanche en milieu d'après-midi, heure locale, pour regagner Washington, où plusieurs dossiers intérieurs attendent le chef de la Maison Blanche. Après un déplacement en Inde, Barack Obama s'est rendu en Indonésie, où il a passé une partie de son enfance puis à Séoul pour assister au sommet du G-20, avant d'arriver à Yokohama, au Japon, pour le sommet du Forum économique Asie-Pacifique. La tournée de dix jours du chef de la Maison blanche en Inde, en Indonésie, en Corée du Sud et au Japon a été un succès en terme d'image, mais un échec relatif en matière commerciale, objectif affiché du président américain après la déroute subie par les démocrates aux élections de mi-mandat le 2 novembre. "A l'évidence, ce voyage a été plus difficile que ce qu'Obama avait espéré", déclare Julian Zelizer, historien à l'université de Princeton, dans le New Jersey. "L'accueil glacial à la politique monétaire américaine - largement couvert par la presse internationale - a été un moment difficile. Cela révèle à quel point les élections de mi-mandat ont affaibli la stature politique d'Obama et l'impact qu'aura l'international sur la capacité des Etats-Unis à se redresser." Le président démocrate s'est envolé pour l'Asie trois jours après la défaite de son parti aux élections de "mid-term" qui a révélé la frustration des Américains face à un taux de chômage à près de 10% et une économie toujours à la peine. Mais à Séoul, pour le sommet du G20, Obama n'a pas réussi à convaincre les autres dirigeants de soutenir une croissance mondiale équilibrée et de faire pression sur Pékin pour une réévaluation du yuan. Les négociateurs américains et sud-coréens ne sont en outre pas parvenus à tomber d'accord sur leur pacte de libre-échange, contrairement à ce qu'avait espéré le président américain. Au Japon, lors du sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), Washington n'a guère avancé dans ses efforts pour étendre un accord de partenariat transpacifique. "La couverture a été plutôt négative. L'histoire dominante est celle d'un président en difficulté à la tête d'une nation affaiblie", estime William Galston, de la Brookings Institution à Washington. "Au final, ce n'est pas le genre de voyage dont un président a besoin juste après avoir subi une gifle électorale." Accompagné d'une importante délégation d'hommes d'affaires, Barack Obama n'en a pas moins annoncé des accords commerciaux avec l'Inde qui, dit-il, permettront la création de 50.000 emplois aux Etats-Unis.