" La croissance économique est amorphe dans les pays développés et a de grandes chances de le demeurer pour de nombreuses années à venir. L'immobilier ? Il suffit de regarder en Espagne ou aux Etats-Unis pour comprendre que les folles années de bétonnage tous azimuts appartiennent au passé. Et même les Américains se mettent à acheter des petites japonaises économiques (voitures). Il faudra un temps pour que les banques recommencent à financer l'économie et que la confiance refasse son apparition. “Bien sûr, les pays émergents ont besoin de plus en plus d'hydrocarbures, mais leur consommation globale n'a pas encore le même impact sur les prix du brut que celle des pays dits développés”, estiment les experts en la matière. Les pays membres de l'Opep voient leurs réserves de change diminuer au fur et à mesure que le dollar perd de sa valeur. Le constat est simple indique-t-on : le prix réel du baril est inférieur d'une vingtaine de dollars au prix officiel. Ce qui signifie une baisse du pouvoir d'achat pour chaque dollar gagné en vendant du brut. Les pays de l'Opep n'ont pas tous les mêmes intérêts, car ils n'ont pas tous les mêmes coûts de production. L'Arabie saoudite peut probablement vivre avec un baril à 50 dollars puisqu'on estime que produire un baril dans ses gisements géants revient à moins de 20 dollars. Mais ce n'est pas le cas de certains de ses concurrents comme le Venezuela, qui possède beaucoup de pétrole lourd bien plus cher à produire. A Vienne, le ministre koweïtien du pétrole a, par exemple, estimé qu'un baril compris entre 70 et 85 dollars est " confortable " tandis que son collègue algérien juge que 90 et 100 dollars est " raisonnable ". " Jusqu'à maintenant, le prix considéré comme idéal se situait entre 60 et 80 dollars ; maintenant, les pays de l'Opep commencent à parler de 80 et 100 dollars ", explique Sean Brodick, analyste spécialisé dans les ressources naturelles de Weiss Research, cité par Bloomberg. Pour atteindre un cours plus élevé proche de 100 dollars, les pays de l'Opep n'ont qu'à fermer un peu le robinet. Ou plus simplement le laisser ouvert l'an prochain comme il l'est actuellement. En 2011, le monde devrait consommer 88 millions de barils par jour, contre 87 millions cette année, selon les chiffres des l'Agence internationale de l'énergie, publiés le 12 octobre. Pour contrebalancer cette augmentation de la demande, les pays de l'Opep devront produire 100 000 barils par jour que prévu en 2010. A Vienne, les pays de l'Opep ont décidé de ne pas augmenter leur production. Ils pourraient très bien être sen de même l'an prochain. Et les cours pourraient s'envoler, naturellement et sans effort. " L'Opep, a la main sur la poignée du robinet, ne l'oublions pas ". Un autre analyste souligne à ce sujet, qu'il suffit de regarder les courbes à long terme pour se rendre compte de la sous-évaluation actuelle du prix du baril. La comparaison de la hausse du prix du pétrole depuis 2003 à celle des années 1970 démontre que son prix peut encore au moins doubler. En se basant sur des dollars constants de 2010, on observe que le cours du pétrole est resté d'une stabilité exemplaire, aux alentours de 20 dollars le baril, entre les années 50 et le premier choc pétrolier. Le second choc pétrolier fit grimper le prix à presque 105 dollars le baril, représentant une multiplication des prix par 5. La moyenne des prix de la fin des années 80 jusqu'au début des années 2000 se situe aux alentours de 30 à 40 dollars le baril. " Le pic que nous avons connu en 2008 à 125 dollars le baril, toujours en dollars de 2010, ne représente donc qu'une multiplication des prix par 3 ! La réserve de croissance du prix du pétrole semble avoir encore de beaux jours devant elle, sachant que de nombreux fondamentaux soutiennent cette tendance. " Plus de 50 % des ressources naturelles non renouvelables ont été épuisées en moins d'un siècle. Nous sommes progressivement devenus totalement dépendants du pétrole. Dans le même temps, la population mondiale a triplé, passant de 2 milliards en 1927, à 7 milliards d'ici à l'an prochain”. Les transports restent l'activité la plus gourmande en pétrole. Sur 85 millions de barils consommés par jour dans le monde, 55 millions sont destinés au transport routier, et seulement 10 millions pour les transports aérien et maritime. Les progrès technologiques et les nouvelles énergies peuvent être un appui, mais les échéances restent incertaines, tant sur l'avancement des innovations que sur l'épuisement définitifs des ressources non renouvelables. Aujourd'hui, aucune alternative satisfaisante ne peut se substituer au pétrole ". que de 6 milliards de barils par an. Aujourd'hui, les nouvelles découvertes ne sont plus que de 4 milliards de barils par an et la consommation atteint 30 milliards de barils par an. Côté demande ; la croissance phénoménale de la consommation de pétrole par la Chine était sous-évaluée. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait très largement sous-estimé ses prévisions. L'empire du milieu a consommé 4 fois plus que le chiffre annoncé par l'AIE en 2010. A ce rythme, la Chine dépassera la consommation des Etats-Unis dans cette décennie. Conscients des problèmes 'approvisionnement qui pourraient nuire à leur croissance future, les Chinois sont en train d'acheter au maximum de réserves de pétrole à travers le monde. Désormais, ce sont l'Inde et la Chine, représentant 37 % de la population mondiale qui donneront le ton et feront pression sur l'avenir énergétique global. Les pays de l'Opep et les anciennes républiques soviétiques contrôlent actuellement près de 88 % des réserves pétrolières mondiales et 60 % de la production de pétrole dans le monde. Dans le reste du monde, les gisements ont atteints leur pic de production dans les années 2000/2003, période durant laquelle le prix du baril a atteint sont point bas. Et depuis 2005, les exportations nettes de pétrole ne font que décliner. Pourquoi Cette baisse des exportations ? " Tout simplement à cause d'un arbitrage dans les pays émergents et exportateurs de pétrole qui préfèrent conserver leur pétrole pour leur consommation domestique et ainsi assurer leur croissance et leur indépendance énergétique. Selon les estimations, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït sont de moins en moins en mesure d'accroître temporairement leur production pour faire face à une hausse de la demande. Sachant que les pays développés importent en général plus de 95 % de leur pétrole, cette dépendance laisse la place à une augmentation des prix qu'ils ne pourront que subir… " En prenant l'évolution des prix sur les 20 dernières années, on remarque que depuis l'envolée des cours débutée en 2003, le pétrole n'a jamais retrouvé ses niveaux de prix antérieurs (années 70). Nous pensons que le prix du pétrole restera sur ces niveaux élevés et qu'un mouvement de hausse vers les 100 dollars est imminent. Compte-tenu des hausses qu'ont connues les autres matières premières, l'appréciation du prix du pétrole semble inévitable ". L'appréciation des cours du brut profitera à coup sur à l'ensemble du secteur. Dans ce domaine, afin de capter les hausses et répartir les risques, une exposition diversifiée reste à la meilleure solution. En fonction de la conjoncture et en ajustant les pondérations, une bonne exposition au secteur pourra être composée de commodites purs (via des tracker sur le pétrole, des ETFs…) et de titres (sociétés pétrolières et parapétrolières).