L'intégration financière maghrébine et la modernisation et l'harmonisation des marchés et systèmes financiers des pays de la région, ont été au centre d'une réunion tenue mardi et mercredi à Tunis, et à laquelle ont participé des responsables de la haute finance des pays du Maghreb, dont l'Algérie, avec plusieurs institutions financières, notamment la Banque d'Algérie, la BEA, le CPA, la BADR et la CNEP. La réunion, organisée par l'IFI, une association mondiale d'organismes de services financiers qui regroupe plus de 375 institutions, s'inscrit dans le sillage des rencontres d'experts conformément au plan de travail adopté par les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du Maghreb au terme de la conférence qu'ils ont tenue sur "les réformes du secteur financier et l'intégration financière dans le Maghreb", en décembre 2006 à Rabat. La rencontre qui regroupe aussi des spécialistes d'institutions financières européennes et internationales, entre autres la BEI et le FMI, vise à engager la réflexion et le débat sur les approches susceptibles de favoriser l'intégration économique et financière dans la zone du Maghreb et d'accélérer le développement de la région. Il s'agit, d'après les organisateurs, de rechercher les voies et moyens d'impulser la coopération financière et inter-bancaire, à la lumière de l'expérience européenne en la matière, et de discuter des réformes financières engagées dans les pays de la région dans la perspective d'en dynamiser le marché financier et d'y développer l'activité bancaire, épine dorsale de l'appareil économique. M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a mis l'accent sur l'accélération du phénomène de mondialisation des économies, notant que les pays du Maghreb ne peuvent rester en retrait de cette mouvance et rappelant, à cet égard, que la plupart des pays de la région ont signé des accords d'association avec l'Union européenne et sont déjà membres de l'OMC. Par ailleurs, il a signalé qu'à la faveur des réformes entreprises au niveau des secteurs économiques et financiers, l'ensemble des pays du Maghreb bénéficient aujourd'hui d'un environnement économique stable, faisant ainsi de la convergence des politiques macroéconomiques et de l'harmonisation des législations et des normes, un objectif à la portée pouvant baliser la voie à une réelle intégration. Le processus de réforme des secteurs bancaires des pays du Maghreb a été enclenché, mais il importe d'accélérer la poursuite de l'objectif d'intégration financière régionale, aussi bien par l'action politique que par l'implication des institutions financières. Le Maghreb doit aller vers une intégration et une activité financière transfrontalière plus grande, et les secteurs financiers maghrébins devraient être davantage renforcés et modernisés. M. Taoufik Baccar a insisté sur une coopération plus étroite, entre les autorités monétaires maghrébines dans les domaines de la politique monétaire, du contrôle du bon fonctionnement des systèmes de paiement, de la supervision et de la stabilité financière et a exhorté les banques maghrébines à développer différentes formes de partenariats entre elles telles que des prises de participations réciproques dans le capital, des regroupements, un positionnement commun à l'étranger ou une coopération pour le développement de produits et services à l'attention de la communauté maghrébine à l'étranger.