Les ministres des Finances maghrébins ont convenu d'accélérer l'intégration économique régionale. Le multilatéralisme qui se développe dans le monde devra s'accompagner par la montée du bilatéralisme régional. Aussi, l'Union maghrébine a besoin d'une croissance interne des pays de l'UMA accompagnée d'une augmentation des échanges intermaghrébins. En outre, les échanges intermaghrébins n'excédent pas 1,5 milliard de dollars avec une progression annuelle de 11 à 12%. La Tunisie représente, à elle seule, 37% de ce montant, alors que l'Algérie n'en représente que 20%. Pour leur part, les investissements intermaghrébins représentent moins de 3% des investissements internationaux. Par ailleurs, les échanges intermaghrébins ne représentent que 2% du commerce extérieur de la région euro-méditerranéenne. Or, le développement du commerce régional au Maghreb, aiderait à créer un marché régional de plus de 80 millions de consommateurs, et à attirer ainsi de nouveaux investissements. Le fait de donner aux investisseurs étrangers, établis dans un pays maghrébin, un accès direct et facile à tous les autres pays du Maghreb, incitera d'autres investisseurs à s'installer dans la région, souligne le FMI dans son rapport. Ce sont tous ces facteurs qu'ont pris en compte les ministres des Finances des cinq pays maghrébins, Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie, qui ont réaffirmé, jeudi à Rabat, la nécessité d'accélérer la coopération et l'intégration économique régionale, ainsi que l'approfondissement des réformes économiques. Cette réunion était axée sur l'intégration financière dans les pays du Maghreb, ainsi que sur les réformes du secteur financier. Les grands argentiers des pays du Maghreb ont, de ce fait, convenu de renforcer la coopération régionale afin d'accélérer la croissance économique. Toujours au plan des recommandations, ils ont préconisé le renforcement des échanges commerciaux et d'accroître l'investissement et l'emploi dans la région. Au cours de la même réunion, le rapport de la Conférence régionale sur la facilitation des échanges commerciaux, tenue à Alger en novembre 2005 a été examiné. Les prochains rapports seront présentés par un comité d'experts maghrébins en avril et septembre 2007 à Tunis, et sera consacré au secteur privé, en marge des réunions de printemps et d'automne du FMI et de la Banque mondiale. Le rapport 2005 vise, notamment, l'harmonisation des réglementations commerciales liées à l'application des accords de libre-échange ainsi que la simplification et la réduction des tarifs douaniers. Ce programme vise, aussi, la réforme des systèmes douaniers, l'amélioration des systèmes de paiement et des infrastructures du transport et des services liés au commerce. Aussi, pour fructifier la coopération régionale, les ministres des Finances ont convenu de poursuivre, dans chaque pays, les réformes pour la modernisation des secteurs financiers nationaux, en veillant à renforcer la solidité des systèmes bancaires, la promotion de la concurrence ou l'approfondissement des marchés financiers. Sur ce point, Karim Djoudi, ministre à la Réforme financière, estime que «les réformes financières engagées en Algérie marquent de grands succès, notamment à travers la modernisation des instruments bancaires et financiers, et l'attrait du marché financier algérien pour les investisseurs internationaux». Par ailleurs, il a été décidé de «renforcer la concertation entre les banques centrales et les autorités monétaires et financières du Maghreb, ainsi que le dialogue sur la stabilité macroéconomique et financière». D'ailleurs, il est attendu que le projet de l'autoroute Est-Ouest donne un nouveau souffle aux échanges intermaghrébins, en ce sens qu'elle constitue un maillon central de l'autoroute transmaghrébine. Sur ce point, le directeur général du FMI, M.Rodrigo Rato a estimé, que «le principal défi à relever par les pays maghrébins est d'assurer une croissance durablement plus forte et propre à réduire le chômage, et, à terme, à réduire l'écart de développement de la région euroméditerranéenne».