Un comité technique devait préparer, dans un premier temps, un rapport sur l'harmonisation des réglementations. Le ministre des Finances, Mourad Medelci, a annoncé la tenue d'une réunion maghrébine des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, en marge des réunions de printemps du FMI/BM, dans le prolongement de la conférence sur la facilitation des échanges commerciaux entre les trois pays maghrébins tenue les 21 et 22 novembre 2005 à Alger avec la participation du directeur général du FMI, M. Rodrigo de Rato. L'Algérie, la Tunisie et le Maroc, à l'issue de deux jours de discussions sur la facilitation des échanges commerciaux entre les trois pays, avaient convenu à Alger du dispositif à mettre en place pour le renforcement de leur intégration régionale et la facilitation du commerce entre eux. Des rapports d'étape devaient être présentés aux réunions périodiques du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington. Les participants à la conférence ont convenu que le renforcement de l'intégration régionale passe par sept grandes mesures. Il s'agit de l'harmonisation des réglementations régissant les échanges commerciaux, de la suppression des distorsions au commerce, la poursuite des réformes dans les domaines des tarifs douaniers, des douanes et du secteur financier, des procédures de traitement des documents, des systèmes de paiement et, enfin, de la chaîne logistique, y compris les transports et les investissements mixtes. Un comité technique devait préparer, dans un premier temps, un rapport sur l'harmonisation des réglementations liées à la mise en œuvre des accords de libre-échange, notamment les procédures et les règles d'origine, ainsi que les restrictions non tarifaires et le traitement préférentiel des produits maghrébins. L'intégration donnerait naissance à un marché régional de plus de 75 millions de consommateurs, suffisamment vaste pour créer des économies d'échelle et rendre la région plus attrayante à l'investissement étranger. Elle créerait des possibilités d'échanges qui bénéficieraient aux trois pays du fait de la complémentarité de leurs structures économiques. La Tunisie et le Maroc “ont accompli d'importants progrès sur la voie de la prospérité économique”, mais “les trois économies restent confrontées à un défi considérable : elles se doivent d'accélérer leurs réformes économiques pour relever la croissance et, partant, réduire le chômage et la pauvreté”. Les trois pays maintiennent les taux de croissance annuels d'environ 4 à 5% qu'ils ont connus durant les cinq dernières années. Il leur faudrait plus de 20 ans pour atteindre des niveaux de revenu par habitant proches de ceux actuellement observés dans les pays de l'Ocde situés dans la tranche la moins élevée. Pour abaisser le taux de chômage, il faut relever le taux de croissance du produit intérieur brut dans chaque pays. Les deux objectifs, de ce point de vue, “exigent une accélération de réformes économiques dans tous les domaines pour améliorer la productivité et accroître les investissements. Mais aussi, il importe de stimuler les échanges commerciaux”. Or, les échanges entre pays de la région représentent moins de 2% de leur commerce extérieur. Les services du FMI ont identifié les principaux obstacles au commerce dans la région et formulé des recommandations sur la manière de faciliter les échanges. Parmi les obstacles, le FMI évoque la complexité du réseau d'accords de libre-échange, des règles commerciales restrictives, des tarifs douaniers d'un niveau élevé et d'une structure complexe, le manque de transparence et de prévisibilité dans la législation douanière, un système inefficace pour le traitement des documents, des difficultés dans les systèmes de paiement, transport et services d'appui sous-utilisés ou pas suffisamment développés, pour ne citer que ceux-là. La rencontre d'Alger a permis depuis de faire progresser le dialogue sur le renforcement de la coopération régionale entre Alger, Rabat et Tunis, en identifiant notamment les principaux obstacles aux échanges inter-maghrébins et les mesures à prendre pour faciliter le commerce entre eux et avec le reste du monde. Les trois pays ont arrêté, à la faveur de la réunion d'Alger en janvier dernier, les termes de référence, tandis que le rendez-vous de la capitale tunisienne, en mars dernier, a donné l'occasion aux experts de finaliser un projet de rapport qui sera soumis à examen à Washington. Durant cette réunion, qui se tient en marge des réunions de printemps du FMI/BM, en présence du directeur général du FMI, “nous allons faire le point sur ce qui a été fait jusque-là, identifier les points de convergence et de divergence des économies et faire compléter le travail par les experts pour être au rendez-vous de novembre prochain au Maroc et dégager ensemble une plate-forme dans laquelle nous pourrons envisager des échanges commerciaux plus conséquents entre nos trois pays”, explique M. Medelci. Meziane rabhi