Barack Obama a annoncé que l'Otan avait accepté son projet de bouclier antimissile élargi en Europe qui protégerait les 28 pays membres de l'Otan, dont les Etats-Unis. Les Etats-Unis possèdent déjà un système de défense anti-missile principalement basé en Amérique du Nord, et projettent d'en créer un pour leurs alliés européens. Le nouveau bouclier coûterait 200 millions d'euros (273 millions de dollars) sur les dix prochaines années, selon le secrétaire général de l'Otan, Fogh Rasmussen, qui souhaite obtenir la coopération de la Russie. Barack Obama s'est exprimé au premier jour du sommet de l'Otan à Lisbonne. Selon lui, les Etats-Unis et ses partenaires au sein de l'Alliance atlantique ont réalisé des "progrès substantiels" vendredi. L'Otan a également décidé hier de transférer progressivement la responsabilité des combats à l'armée afghane d'ici 2014, mais continuera d'avoir un rôle de "soutien" au-delà, tant que le travail ne sera pas fini, a annoncé son secrétaire-général, Anders Fogh Rasmussen. "Nous avons lancé le processus par lequel le peuple afghan va redevenir maître de sa propre maison", a souligné M. Rasmussen lors d'un point presse à Lisbonne. Ce passage de relais devrait débuter au plus tard à l'été 2011, et se poursuivre jusqu'à la fin 2014. "Nous resterons après la transition dans un rôle de soutien", a-t-il déclaré. "Pour le dire simplement, si les talibans ou qui que ce soit d'autre attendent de nous voir dehors, ils peuvent l'oublier. Nous resterons aussi longtemps que nécessaire pour finir le travail", a-t-il affirmé. Il a précisé avoir signé avec le président afghan "un partenariat de long terme qui va perdurer au-delà de notre mission de combat". Ce tournant majeur et ces engagements ont été pris en présence du président afghan, ainsi que des 20 partenaires de l'Isaf, la force internationale sous commandement Otan, et du Premier ministre du Japon, Naoto Kan. D'autres grands acteurs en Afghanistan, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, ainsi que les dirigeants de l'Union européenne, sont également venus. Le président américain Barack Obama a lui-même promis vendredi dans une tribune de presse que l'Afghanistan ne serait pas abandonné une fois transférée à l'armée afghane la responsabilité de la sécurité, actuellement assumée par les quelque 150.000 soldats des troupes internationales de l'Isaf. En Afghanistan depuis 2003, jamais l'Alliance atlantique n'a effectué une intervention armée aussi importante, aussi longue et aussi loin de ses bases et une certaine lassitude des opinions publiques occidentales se fait sentir. Après la mort vendredi d'un autre soldat, le bilan provisoire cette année est passé à 654 décès dans les rangs de la force internationale, un record. Au total, quelque 2.200 militaires étrangers sont morts en Afghanistan depuis le début de l'intervention sous commandement américain fin 2001. L'Afghanistan devait aussi âtre à l'ordre du jour du sommet Otan-Russie dans après-midi, immédiatement après la fin de la réunion des dirigeants alliés. La Russie va élargir les droits de transit accordés à l'Otan pour l'acheminement par voie ferroviaire d'équipements destinés à l'Isaf. Désormais, les trains pourront aussi remporter du matériel au retour et non plus seulement à l'aller.