Les besoins de l'Europe en gaz risquent d'augmenter de manière effrénée d'ici 2020. Conscient de l'enjeu que peut représenter une telle opportunité, le groupe énergétique russe s'est lancé dans un vaste programme de réalisation de gazoducs devant ceinture le continent européen à partir de l'Est au Nord et au Sud, et ce, dans le seul objectif de s'assurer ses parts de marché. Néanmoins, les Européens commencent à parler de diversification des sources d'approvisionnement énergétique et regardent vers le sud du bassin méditerranéen afin de battre en brèche les velléités russes. Chose qui n'a pas échappé à l'ours blanc russe qui a entamé d'ores et déjà une nouvelle stratégie de développement en Afrique du Nord. Ainsi, le North Africa Oil & Gas Summit tenu à Vienne au début du mois de novembre en cours a été mis à profit par le directeur général de Gazprom Libya, M. Victor Gogitidze, pour présenter la stratégie mise en oeuvre par Gazprom EP International B.V. et son application au cas de l'Afrique du Nord. Celui-ci à d'ailleurs qualifié la région de zone clé de production d'hydrocarbures. Si en Libye la présence de Gazprom EP International est aujourd'hui très forte, pays dans lequel la compagnie opère deux permis d'exploration, les zones 19 et 64, et détient une participation de 49% dans les concessions d'exploitation C96 et C97 qui sont opérés par Wintershall A.G. en Algérie, Gazprom EP International opère le permis d'exploration d'El Assel qu'elle avait obtenu suite à un appel d'offres international clos en décembre 2008. Sur El Assel (Gazprom 49%, Sonatrach 51%), Gazprom a réinterprété les données sismiques existantes, acquis de nouvelles données sismiques (2 700 km⊃2; de 3?D) et foré en 2010 le puits d'exploration Rhourde Sayah?2. A court terme, la société prévoit du traitement et de l'interprétation sismiques 3?D, des tests sur Rhourde Sayah?2, la préparation d'un autre forage, celui de ZERP?1, et la sélection de sites pour des puits futurs. RSH?2 aurait débouché sur une importante découverte de gaz et de pétrole, selon M. Boris Ivanov, directeur général de Gazprom EP International, cité par Bloomberg. Gazprom est également active en Afrique subsaharienne. Au Nigeria, Gazprom Oil and Gas Nigeria a constitué une joint - venture avec la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), Nigaz Energy Company Ltd., et le champ de coopération théorique entre les deux associés comprend la collecte du gaz associé, le développement de gisements pétroliers et gaziers, la construction de pipelines, la construction de centrales électriques, la production de gaz naturel liquéfié (GNL) et de gaz de pétrole liquéfiés (GPL) et des échanges de GNL contre du gaz transporté par gazoduc. En Namibie, une joint venture entre Gazprom et Namcor détient une participation de 54% dans un consortium chargé d'étudier le projet gazier intégré de Kudu. Les autres partenaires sont Tullow Oil et Itochu. Une décision d'investissement devrait être prise avant octobre 2011. Dans le cadre des négociations entourant ce projet, des discussions sont en cours avec l'Afrique du Sud sur l'éventuel achat de gaz en provenance de Kudu. Par ailleurs, Gazprom coopère avec la firme d'Etat PetroSA sur divers sujets, dont l'extraction du gaz à partir des couches de charbon.