L'élevage assure une grande partie des moyens d'existence d'environ 70 % des populations rurales de la planète. Aussi, et selon une enquête informelle de la FAO, de plus en plus de pays prennent des mesures pour cataloguer, conserver et mieux gérer la diversité génétique des animaux d'élevage afin de sauvegarder la résilience des systèmes de production vivrière du monde. L'Organisation a néanmoins souligné qu'il reste beaucoup à accomplir pour une meilleure gestion des ressources zoogénétiques. Les premiers signes de progrès apparaissent trois ans après l'adoption par 191 pays du Plan mondial d'action pour les ressources zoogénétiques, faisant suite à l'alerte lancée par la FAO dénonçant la perte d'une race d'élevage par mois durant la période 2000-2007 et le risque d'extinction de 20 pour cent de toutes les races d'élevage. Depuis lors, des pays ont entamé des mesures d'adéquation au Plan mondial. Sur le plan des politiques, dix pays signalent qu'ils ont créé et sont en train de mettre en œuvre des stratégies nationales de gestion des ressources génétiques animales. Vingt-huit autres nations sont en train d'élaborer ou ont mis au point des stratégies qui seront prochainement appliquées. Pourtant, la FAO avertit que les progrès n'ont pas été réguliers dans toutes les régions et qu'il reste encore beaucoup à accomplir. Selon le dernier rapport de l'Organisation des Nations Unies sur le statut et les tendances des ressources zoogénétiques, 21 % des races d'élevage sont toujours à risque d'extinction. Au total, quelque 1 710 races - des volailles aux autruches, des ânes aux bovins - sont menacés d'extinction, contre 1 649 en 2008 et 1 491 en 2006. Le rapport souligne en outre qu'on ne connaît pas la taille ni la composition des populations d'environ 35 pour cent des races mammifères et aviaires connues, une lacune qui constitue un "sérieux obstacle à la priorisation efficace et à la programmation des mesures de conservation". "Tel un portefeuille boursier équilibré, la diversité génétique rend la production vivrière plus résiliente face aux menaces comme la famine, la sécheresse, les maladies et les nouveaux défis du changement climatique", souligne Irène Hoffmann, Chef du Programme de Ressources zoogénétiques de la FAO. La banque de gènes d'animaux existante contient des ressources précieuses et irremplaçables qui seront vitales pour la sécurité alimentaire et le développement agricole au cours des prochaines décennies, a-t-elle ajouté. "Le changement climatique et l'émergence de nouvelles maladies virulentes du bétail font ressortir l'importance de conserver les capacités pour adapter nos systèmes de production agricole. Le catalogage et la conservation de cette diversité nous permettront de maintenir et de déployer le portefeuille le plus vaste possible de ressources génétiques pour accroître la résilience de nos disponibilités alimentaires et mettre au point des races améliorées nous aidant à soutenir la production vivrière". La FAO a élaboré une stratégie de financement pour améliorer la gestion des ressources zoogénétiques et renforcer la coopération internationale dans le but d'aider les pays en développement à mettre en œuvre le Plan mondial d'action pour les ressources zoogénétiques.