C'est devenu une coutume. A l'issue de chaque réunion de la tripartite ( gouvernement, UGTA, et patronat), on annonce une argumentation de salaires au profit, notamment, des employés de la Fonction publique. La prochaine tripartite, qui devrait se tenir avant la fin de l'année, serait-t-elle porteuse d'un nouveau relèvement des salaires ? La question mérite d'être posée dans une conjoncture où le phénomène d'inflation a atteint plus de 5 %. Selon les chiffres de la Banque d'Algérie, les prix des produits alimentaires frais, à l'exemple des légumes et des viandes, ont grimpé de 11 %, entre janvier et juin 2010. Il va sans dire que cette tendance inflationniste aura un impact néfaste sur le pouvoir d'achat des Algériens. Un fait qui, une fois encore, remet sur le tapis l'éventualité d'augmenter les rétributions des travailleurs et des retraités. Il s'est avéré, cependant, que l'Union générale des travailleurs algériens, UGTA, ne compte pas revendiquer un autre relèvement des salaires. " L'augmentation des salaires n'est pas tous les jours ", nous a déclaré, hier, Ait Ali, chef de cabinet et chargé de communication au niveau de la Centrale syndicale. Une manière, pour lui, de dire que le relèvement des salaires n'est pas systématique. Notre interlocuteur s'est référé à l'augmentation du SNMG à 15 000 dinars, décidée lors de la tripartite de l'année dernière. La signature des conventions collectives, au nombre de 120, a-t-il ajouté, s'est traduite par l'augmentation des salaires des travailleurs du secteur économique. Interrogé sur les proposition que l'UGTA devrait soumettre à ses partenaires (gouvernement et patronat), Ait Ali répondra que l'UGTA focalisera ses efforts sur " la finlandisation des dossiers laissés en suspens " lors de la dernière tripartite. Il est question, a-t-il dit, du système de retraite, le pacte économique et social, les allocations familiales et enfin du dossier des mutuelles. Ait Ali a affirmé, également, que la date de la tenue de ce rendez-vous, qui tient en haleine les travailleurs et les organisations patronales, " n'est pas encore arrêtée ". Il faut dire, toutefois, que si l'UGTA ne compte pas revenir sur le dossier des salaires, les syndicats autonomes, notamment ceux des secteurs de l'éducation et de la santé, ne cessent de réclamer l'amélioration du niveau de vie et des conditions socioprofessionnelles des travailleurs. Seulement, ces syndicats, activant en dehors de l'ombrelle de Sidi Saïd, ne sont pas représentés à la tripartite. Cette dernière, estiment certains observateurs, gagnerait en crédibilité en intégrant ces syndicats rompus aux grèves et à la protestation. Signalons, enfin, que la nouveauté de la prochaine tripartite consiste, notamment, en la participation du FCE ( Forum du chef d'entreprise). L'assemblée générale de cette organisation patronale s'est prononcée favorablement, il y a quelques semaines, à la proposition de son président Reda Hemiani, portant participation à cette rencontre " traditionnelle " dédiée au dialogue social. Il est attendu, à cette occasion, que le FCE devrait formuler des propositions allant dans le sens d'améliorer le climat des affaires en Algérie. Farouk Djouadi