"Le climat des affaires demeure morose pour le deuxième mois consécutif". C'est le constat auquel est parvenu le Forum des chefs d'entreprises dans l'enquête mensuelle sur l'indice de confiance des chefs d'entreprises. Ainsi, au mois d'octobre, le baromètre des chefs d'entreprises affiche la même valeur que celle du mois de septembre (-10), c'est-à-dire que l'indice de confiance des chefs d'entreprises a stagné un mois durant, confirmant par là même la morosité du climat des affaires qui est non sans incidences la dynamique économique du pays. Cette situation est expliquée par le FCE particulièrement par la stagnation du niveau de commandes enregistrée au mois d'octobre (58 % des sondés) ou la baisse pour une partie importante des chefs d'entreprises sondés, alors que seulement une minorité (7 %) s'estime satisfaite de l'évolution des commandes. Les résultats de cette enquête, menée par le FCE pour jauger le climat des affaires en Algérie révèlent, en outre, que deux facteurs, et pas des moindres, ont influé sur la morosité du climat des affaires en octobre, en l'occurrence : la stagnation des niveaux des stocks (59 %) et ceux de la production (41 %). Les impressions des chefs d'entreprises relevées par l'enquête du FCE rejoignent dans le fond les résultats de la récente enquête menée par l'Office national des statistiques ONS auprès d'un échantillon d'entreprises nationales (publiques et privées). L'enquête de l'ONS révèle, en effet, que plus de 86% des chefs d'entreprises privées et plus de 56% de ceux du public ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues, précise l'enquête. Concernant le niveau des stocks, la majorité des chefs d'entreprises des deux secteurs déclare avoir des stocks de produits fabriqués, situation jugée "normale" par près de la totalité des entrepreneurs publics et par près de 62% de ceux du privé. Sur les capacités de production, l'enquête de l'ONS, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur la production, révèle que plus de 51% du potentiel de production du secteur public et plus de 40% de celui du privé ont utilisé leurs capacités de production à moins de 75%. le niveau d'approvisionnement en matières premières reste, en outre, inférieur aux besoins exprimés, selon 50% des industriels publics et près de 22% de ceux du privé. En conséquence, près de 53% du potentiel de production du secteur public et 23% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks ayant causé des arrêts de travail de plus de 30 jours à près de 28% des entreprises publiques, et à plus de 37 jours pour celles du privé, relève l'enquête de l'Office. L'indice de confiance des chefs d'entreprises pour le mois d'octobre note, par ailleurs, un ralentissement de l'activité, par rapport au mois de septembre, dans les secteurs des industries manufacturières et des services où l'indice de confiance a reculé de 8 points chacun. En revanche, une légère amélioration est esquissée par le secteur des industries agroalimentaires qui a bondi de 7 points en un mois (de -22 à -15).