L'occasion s'est offerte au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour intervenir et illustrer la position de l'Algérie dans divers dossiers jugés importants, et qui ont été l'objet de débat entre les participants au troisième sommet Europe-Afrique. Hier à Tripoli, le président de la République a expliqué que le Continent noir est conditionné pour réaliser un taux de croissance de 7% afin de concrétiser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a souligné, par ailleurs, que les OMD de l'agriculture et la sécurité alimentaire traînent toujours. Présentés comme un défi pour le continent, les OMD sont aussi une opportunité pour les Européens de resserrer les liens et établir une coopération plus diversifiée et mutuellement bénéfique avec l'Afrique. Evoquant le plan d'action 2011-2013 Afrique-UE, le président de la République a affirmé qu'il doit être "substantiel" et "ambitieux", dans tous les domaines. Concernant le volet "intégration régionale, le secteur privé, la science et les TIC", le président Bouteflika a souligné que l'Afrique veut regagner le camp du développement, tout en disant que "pour peu que ses efforts soient adéquatement accompagnés, l'Afrique, qui aspire aujourd'hui à se hisser de son statut de puissance potentielle à celui de pôle de croissance et de développement, peut légitimement aspirer également à passer du stade de consommation des TIC à celui de l'industrie et de la production". Il a également souligné l'intégration du Nepad qui œuvre principalement à faciliter et coordonner la mise en œuvre des projets continentaux et régionaux dans les secteurs prioritaires pour l'Afrique. Sur ce point, il a mis l'accent sur le rôle de l'Algérie dans l'édification de l'intégration que lui confère sa position géographique privilégiée considérée comme pont entre l'Afrique et l'Europe. Dans le dossier investissement, le président Bouteflika a appelé à partir de la Libye, les Européens à développer des instruments incitatifs pour orienter leurs entreprises vers l'investissement en Afrique. Intervenant, aussi, au sujet des énergies et des changements climatiques, le chef de l'Etat a exprimé le soutien de l'Algérie aux programmes africains de développement des énergies renouvelables. "Il est important de renforcer le soutien aux programmes africains de développement des énergies renouvelables, d'efficacité et de rationalisation énergétique", a affirmé le président Bouteflika. Il a estimé en outre qu'il est "nécessaire que le partenariat euro-africain accorde davantage d'attention à ce volet afin de permettre au continent d'être en mesure de mener avec succès les processus d'adaptation aux effets des changements climatiques dont l'origine est à 96% extra-africaine". En outre, il a plaidé pour que l'Afrique bénéficie de financements conséquents au titre de l'adaptation aux changements climatiques, tout en ajoutant que l'Afrique restera aussi vigilante pour œuvrer à la réalisation des promesses de financement de 100 milliards/an à atteindre à partir de l'an 2020. La paix, la sécurité, le terrorisme, ont été autant de questions centrales qui ont été traitées d'une manière très intense. l'Algérie, experte dans la lutte antiterroriste, a estimé, à travers le chef de l'Etat, en matière de paix et de sécurité ainsi que du démantèlement des bases arrières du terrorisme, l'Europe et l'Afrique ont tout à gagner d'un dialogue plus intense et d'initiatives conjointes. "L'Europe et l'Afrique ont tout à gagner d'un dialogue plus intense et d'initiatives conjointes pour développer les échanges d'informations, démanteler les bases arrières du terrorisme, tarir toutes les sources de financement, y compris les paiements de rançons, et coopérer davantage dans le domaine du renforcement des capacités institutionnelles et humaines". a souligné le président Bouteflika.