Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi l'attachement des Palestiniens à une paix juste "basée sur la légalité internationale" et sur la solution à deux Etats qui garantit un Etat palestinien indépendant vivant aux côtés d'Israël. Lors d'une conférence de presse tenue avec son homologue allemand Christian Wulff, en visite à Ramallah (Cisjordanie), le président Abbas a réitéré sa détermination à "parvenir à la paix et à mettre un terme au conflit israélo-palestinien" en vue de la création d'un Etat palestinien "aux frontières de 1967, vivant en paix et en sécurité aux côtés d'Israël". En outre, le président de l'Autorité palestinienne a souhaité voir les efforts américains destinés à relancer le processus de paix aboutir et indiqué "attendre une réponse des Etats-Unis quant aux résultats de ces efforts" pour a-t-il dit, "tenir une réunion du comité de suivi de l'Initiative de paix". "Nous sommes prêts à parvenir à la paix dans le cadre de la légalité internationale", a par ailleurs réitéré M. Abbas en réaction aux propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu selon lesquels les Palestiniens "ne veulent pas la paix". Les pourparlers de paix directs entre Palestiniens et Israéliens, relancés le 2 septembre par Washington, ont été suspendus après le refus d'Israël de prolonger son moratoire sur le gel de la colonisation en Cisjordanie occupé, arrivé à expiration le 26 septembre. Les Palestiniens insistent sur l'arrêt total et complet des constructions juives dans les territoires occupés avant toute reprise des discussions avec l'occupant. Notons que l'Assemblée générale de l'ONU a adopté mardi à une majorité écrasante six projets de résolution portant sur la question palestinienne. Le premier projet réaffirme les "droits inaliénables" du peuple palestinien ainsi que "la responsabilité permanente" de l'ONU dans le soutien au processus de paix au Moyen-Orient et à la solution à deux Etats, consistant en l'établissement de deux entités, l'une israélienne et l'autre palestinienne, coexistant pacifiquement. Un second projet de résolution réaffirme le maintien de la Commission chargée de l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et la division en charge des droits des palestiniens au sein du secrétariat de l'ONU. Un autre projet réaffirme l'illégalité de l'occupation israélienne de la région controversée du plateau du Golan, située le long de la frontière séparant Israël et la Syrie. L'autre projet se concentre sur le statut d'El Qods, proclamé par Israël comme sa capitale. La résolution qualifie de telles proclamations de "nulles et invalides". Deux autres résolutions affirment l'importance des organisations civiles dans la mise en oeuvre de la solution à deux Etats et la lutte contre la colonisation israélienne en territoire palestinien. Pour sa part, le Directeur des opérations de l'Office de secours et de travaux de l'ONU pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), John Ging, a indiqué que depuis juin dernier et l'allègement du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, "les biens de consommation courante entrent dans la zone par les points de passage légitimes et non plus grace à l'économie illégale des tunnels, qui s'est par conséquent effondrée de plus de 80% ". Selon lui, une partie des matériaux de construction nécessaires à la réalisation de projets de reconstruction de l'ONU ont même pu entrer dans le territoire palestinien, " même si les quantités permettent de lancer moins de 10% de ces projets ". Le chef des opérations de l'UNRWA a souhaité ensuite tempérer ces améliorations, en soulignant que " ces avancées positives réelles ne doivent pas faire oublier la dureté de la vie quotidienne à Gaza, toujours marquée par le fait que 80% des habitants dépendent de l'aide internationale". Conséquence directe de cet état de fait, "les habitants de Gaza ne sont pas des consommateurs potentiels et le secteur privé, florissant avant le blocus grace à la consommation interne, est aujourd'hui au point mort ". "Pour relancer l'activité économique et permettre aux habitants de travailler, l'entrée des biens de consommation et la circulation des personnes entre Gaza, la Cisjordanie, Israël et ailleurs, sont absolument indispensables", a-t-il donc insisté. John Ging a ensuite indiqué qu'il partageait l'analyse de représentants des pays membres de l'Union européenne s'étant récemment rendus à Gaza, selon laquelle il était désormais " nécessaire de passer de la fourniture de l'assistance humanitaire, à une aide accrue au développement économique".