Les Etats-Unis ont imposé mardi de nouvelles sanctions à l'Iran liées au programme nucléaire controversé de Téhéran, a annoncé l'administration Obama. Le ministère américain des Finances a inscrit sur une liste noire 10 sociétés iraniennes liées à une banque et à une compagnie de transport maritime iraniennes ainsi que cinq responsables de ces entreprises. Les sanctions signifient un gel des avoirs que ces sociétés et personnes pourraient détenir aux Etats-Unis et leur interdisent toute transaction dans le système financier américain. "Tant que l'Iran utilise des sociétés écrans (...) et d'autres formes de tromperie pour cacher ses activités illicites, nous avons l'intention de mettre au jour ce comportement et de contrer les tentatives de l'Iran d'échapper aux sanctions américaines et internationales", a déclaré Stuart Levey, sous-secrétaire américain pour le terrorisme et le renseignement financier. Les nouvelles sanctions "aideront les gouvernements, les banques et d'autres sociétés privées dans le monde à s'assurer qu'ils ne facilitent pas par inadvertance la prolifération et le soutien au terrorisme de l'Iran", a-t-il ajouté. Les sociétés et personnes visées sont liées à la Compagnie de transport maritime de la République islamique d'Iran et à la banque Mellat, qui font l'objet de sanctions aux Etats-Unis pour leur soutien présumé aux programmes nucléaire et de missiles balistiques iraniens. Les nouvelle sanctions concernent notamment la compagnie d'énergie Pearl, basée en Malaisie et détenue par une filiale de la banque Mellat, ainsi qu'une filiale de Pearl et huit sociétés écrans de la compagnie de transport maritime, basées sur l'île de Man. Notons que la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a jugé "encourageant" hier que l'Iran participe les 6 et 7 décembre à Genève à des pourparlers avec les grandes puissances sur son programme nucléaire controversé. "Nous jugeons encourageant que l'Iran ait accepté la rencontre à Genève la semaine prochaine", a-t-elle dit lors d'un point de presse avec son homologue kazakh, Kanat Saoudabaïev, en marge du sommet de l'OSCE au Kazakhstan. Mme Clinton a réitéré l'intention des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) de discuter d'une offre d'échange de combustible comparable à celle soumise il y a un an, mais qui devra, selon les Etats-Unis, être modifiée pour tenir compte des développements du programme nucléaire iranien depuis lors. "Le but des négociations sera de souligner l'inquiétude de la communauté internationale au sujet des actions et des intentions de l'Iran", a-t-elle affirmé. Les négociations entre Téhéran et les Six médiateurs pour le nucléaire iranien (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) vont reprendre début décembre, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. "Nous avons convenu que les négociations entre les Six et l'Iran, présidées par la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, reprendront début décembre à Genève", a indiqué aux journalistes M. Lavrov. Dans une lettre envoyée à Mme Ashton début novembre, les représentants de Téhéran ont proposé de mener les pourparlers sur la question nucléaire iranienne le 23 novembre ou le 5 décembre à Istanbul. L'Union européenne a proposé à son tour d'organiser les négociations à Genève, proposition que Téhéran a acceptée. Catherine Ashton a confirmé mardi dernier qu'elle mènerait les pourparlers avec l'Iran les 6 et 7 novembre au nom des Six médiateurs. Ce sera la première rencontre de haut niveau du groupe de Six avec Téhéran depuis plus d'un an.