Des questions. Plusieurs questions à poser, et on n'en finira pas en plus. Il y aura toujours des questions à poser plus particulièrement tant que la décision du devenir économique du monde nous échappe en faveur de ceux qui sont développés et qui font appel au patriotisme économique, dans les seuls domaines où les pays du Sud peuvent aller à la conquête des parts de marché dans les pays du Nord, c'est-à-dire dans l'agriculture. Quadrature du cercle. Protéger nos entreprises tout en entrant dans l'économie de marché ? Il faudrait, cependant, prendre en compte que depuis qu'il avait été décidé de retirer de la liste des privatisations une centaine d'entreprises publiques, les pouvoirs publics ne parlent plus de l'économie de marché, de la concurrence internationale qu'aura à l'entreprise nationale. C'est comme si nous allions nous retirer d'une telle économie telle que celle-ci fonctionne. Comment alors nous comporter face à l'économie internationale qui exige la concurrence quand bien même nous n'y soyons pas prêts ? Un système mixte pour notre économie, à la fois protéger et entrer en concurrence? A la fois dans un système de protection de notre économie, c'est-à-dire si on tente ce qui a été la politique isolationniste des Etats Unis, ou dans notre soumission totale aux règles de la mondialisation, quelles relations pourront développer nos PME/PMI face aux multinationales ou avec celles-ci et dans chacun des deux cas, quelles implications sur notre économie ? fermer le marché national aux importations alors que nous sommes censés avoir intégré l'économie mondialisée ? Sommes-nous face aux économies performantes occidentales en un combat déloyal, ou avec celles-ci ? Quand bien même nous répétions depuis pratiquement la fin des années 60, pour justifier l'adoption du modèle d'industrialisation (intensive) basé sur les formules clés en mains, produits en mains, qu'il s'agit de produire en substitution aux importations, nous y sommes encore à poursuivre le même objectif dans un système économique différent. D'abord, quelles importations ? Que fabriquent nos entreprises sur la base d'une intégration poussée de la production nationale et quels produits à ne plus importer? Nous ne savons plus dans quel système économique interne évoluer. Nous évoquons beaucoup la concurrence interne alors que celle-ci se fait plutôt entre nos importateurs et pas du tout entre nos producteurs. Peut-il y avoir un "face à face" et que notre attitude se résume à la sentence "que le meilleur gagne" ? Il ne s'agira pas d'un simple match mais d'un abattoir et on sait à l'avance que ce seront nos entreprises qui seront les seules victimes et les emplois avec. S'il ne s'agit pas d'un face à face, comment concevoir alors le type de relations qu'entretiendront nos "petites" et "moyennes" entreprises avec ces géants que sont les multinationales ? Serait-ce possible de nous y intégrer sans fort dommage et serait ce profitable de nous en tenir en dehors ?