Ne confondez surtout pas avec la station balnéaire marocaine du même nom, Agadir ! Il s'agit de l'ancienne appellation en berbère de la succulente ville de Tlemcen qui, actuellement se fait un vrai lifting pour abriter d'ici un mois la grandiose manifestation de " Tlemcen capitale de la culture islamique 2011 ". Agadir en berbère veut dire endroit assez abrupt, presque montagneux. C'est ainsi que plusieurs opérations de réhabilitation lancées à travers les différents sites historiques de la vieille ville "Agadir" (Tlemcen), ont redonné vie à cette dernière ; lui permettant d'être à l'heure pour le rendez-vous de 2011. Menées depuis quelques mois, les opérations de réhabilitation de l'ex-Agadir concernent les sites qui étaient soit dissimulés au milieu des habitations, soit en voie de disparition, selon le conservateur du patrimoine archéologique de la wilaya de Tlemcen. Déjà les travaux engagés dans le rempart du front-est qui longe l'oued Metchkana sur une distance de plus de 200 mètres, ont permis dans une première phase, de débarrasser le site des arbres et de la végétation, en prévision des travaux de consolidation qui vont permettre de préserver ce vestige datant des périodes Idrisside et Almoravide (8ème et 10ème siècle). "Il semblerait que ce rempart a été construit sur le tracé même des remparts romains puisque des pierres taillées de l'époque romaine ont été retrouvées près de ce site", a souligné le même responsable en ajoutant que cet espace, enfoui au milieu d'habitations et impénétrable à partir de l'extérieur, figure parmi les parcours culturels programmés pour la grande manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique" et vient ainsi de bénéficier d'un accès. Le front nord du rempart quasiment en ruines a été, quant à lui, carrément repris et réhabilité, a-t-il ajouté. Sites refaits à neuf Par ailleurs, le site de Bordj Ghemiss situé au nord d'Agadir et haut de quelque 25 mètres, également en état de dégradation et dont des blocs entiers se sont effondrés. La mosquée d'Agadir, édifiée du temps d'Idriss El Akbar au 7ème siècle et considérée comme étant l'une des premières mosquées du pays, fera bientôt l'objet d'opérations de fouilles après l'expropriation des terrains et habitations mitoyennes, a-t-on encore annoncé. Une première opération de fouilles avait permis de dégager depuis 1973 l'oratoire de la mosquée, tandis que l'autre partie de l'édifice reste enfouie sous la route principale qui mène actuellement vers le quartier d'Agadir. Les futures fouilles devront déterminer les limites de cette vieille mosquée et situer la position du minaret créé à l'époque zianide par Yaghmoracen Ibn Ziane. Autre espace à réhabiliter, Hammam El Ghoula, site historique mitoyen à la vieille mosquée et datant presque de la même période, bénéficie également de travaux de mise en valeur et de réhabilitation. Une salle voûtée, une moitié de salle et un puits situé à côté du Fornaq (chambre à combustion), constituent ce qui reste de ce Hammam. Toutes ces opérations de restauration, de réhabilitation, de consolidation sont en voie d'achèvement. Un parcours touristique est au menu de cette manif et comprendra le circuit suivant, Le Bordj (nord-ouest), Sidi Yacoub en longeant le rempart de l'extérieur pour arriver à Sidi Daoudi (Bordj Ghemiss), le passage qu'offre la voûte située à Bab Errouah (Kassarine), puis le chemin de retour en direction de la vieille mosquée par Bab El Aqba . Mémorable voyage dans l'histoire ! R.C.