L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a interrompu les négociations sur l'acquisition de 500 000 tonnes de blé meunier pour livraison en février 2011. La cause évoquée, selon les agences de presse ayant relayé l'information, est la flambée des prix qu'ont connue les cours mondiaux du blé meunier. L'OAIC avait entamé, mardi dernier, les négociations pour l'achat de pas moins 50 000 tonnes de blé meunier d'origine optionnelle sur les marchés mondiaux des céréales. Le lendemain, les négociations se sont interrompues en raison d'une "forte hausse des prix du marché liée aux conditions météorologiques aux Etats-Unis et en Australie", avait expliqué les traders à l'agence de presse Reuters. Les prix du blé au marché de Chicago, principal marché des produits agricoles, ont fait un bond de 7 % mercredi. Les fortes pluies attendues pour toute la semaine en Australie, conjuguée à une progression du dollar, ont influé sur les cours des céréales de l'Amérique du Nord. Les marchés européens n'étaient pas épargnés par la hausse. L'Euronext a clôturé en hausse jeudi. Les prix du marché ont atteint les 345 dollars la tonne de blé meunier. Certains traders, cités par la même source, ont révélé que l'OAIC n'avait pas accepté l'offre de blé français légèrement en dessous de 320 dollars la tonne. Dans ce contexte où les marchés mondiaux des céréales sont en pleine tension, l'Algérie souhaite acquérir son blé à un meilleur rapport qualité-prix. "Les négociants engagés par l'OAIC sont au fait des vicissitudes du marché. La conclusion devra se faire selon des critères spécifiques relatifs à la qualité", a précisé une source proche du dossier, ajoutant que s'ils n'ont pas accepté l'offre du blé français c'est que ce produit n'est pas conforme aux critères prédéfinis par l'OAIC. Il faut noter que la facture du blé meunier que l'OAIC compte acquérir risque d'être salée. Les récents développements des prix sur les marchés mondiaux augurent d'une volatilité des prix pour au moins les deux semaines à venir. Les marchés restent orientés à la hausse dans un contexte où l'adversité climatique perdure, voire s'intensifie, en Australie, avec des pluies incessantes, pluies qui devraient encore perdurer cette semaine. "Les marchés vont donc suivre de près une nouvelle fois les conditions climatiques, particulièrement dans l'hémisphère sud, alors que la situation de sécheresse perdure sur les grandes zones de production américaine. Cette même inquiétude s'affiche maintenant sur la Chine où 17 % des blés sont considérés en situation de stress", relèvent les spécialistes. Rappelons que cette année le marché du blé au niveau international est touché par une crise, à tel point que selon les données publiées par la FAO les cours du blé ont augmenté de 60 à 80 % entre juillet et septembre. Ceci après que la Russie, l'un des principaux fournisseurs du blé dans le monde, eut réduit ses prévisions de récoltes de céréales de 95 à 60 millions de tonnes. Frappée par la sécheresse et les incendies, elle a décidé d'imposer un embargo sur ses exportations de céréales. Cela a eu un impact sur le marché. Troisième exportateur mondial, la Russie a vendu plus de 18 millions de tonnes de blé en 2009, assurant ainsi 14 % des échanges mondiaux. Le retrait de la Russie, début août, a fait flamber les prix des céréales.