Un des objectifs fondamentaux, sinon l'objectif de l'économie de marché, est bien celui d'acquérir la capacité à financer le développement en substitution à l'endettement étatique et à la dépense publique. Se développer et continuer sur la lancée et tenter également de produire, du point de vue alimentaire, de façon à s'assurer un minimum de sécurité alimentaire qui permettra de sauvegarder sa souveraineté. Alors ? Soutenir les prix ou aides directes à apporter aux agriculteurs pour maintenir à la fois l'emploi, les surfaces cultivées, la production, et finalement inscrire ces aides directes dans le cadre de la sécurité alimentaire ? Le débat en la matière est inépuisable. Les aides directes apportées à l'agriculture peuvent sauver la production agricole nationale en accordant aux agriculteurs de quoi combler l'écart entre les prix à l'importation et ceux à la production. C'est l'éternel problème. Nombre de pays dans le monde, à savoir les Etats-Unis et ceux de l'Union Européenne subventionnent leurs agricultures malgré des accords pour laisser le marché décider. Mais le secteur de l'agro-alimentaire, si vital pour la sécurité alimentaire, n'est pas en réalité livré aux forces du marché, et ce sont les Etats eux mêmes, lesquels conscients de ce que représentent des produits aussi stratégiques qui sont approchés sous l'angle de leur impérative mise à l'abri des importations qui peuvent provoquer l'effondrement du secteur de l'agriculture, ne s'en tiennent pas aux règles édictées dans les accords multilatéraux. Soutenir les prix à la consommation ou s'engager dans le financement des agriculteurs au titre de l'aide à la production, de façon à aider ceux-ci à d'abord à continuer à produire dans une première étape, ensuite à faire augmenter les performances et accroître le niveau de la sécurité alimentaire, une sécurité qui ne peut se réaliser que par la protection de notre production nationale au lieu de laisser celle-ci s'effondrer et ensuite de dépendre des importations pour voir remise en cause notre propre souveraineté. Quelle souveraineté resterait-il pour un pays qui dépend des importations pour la consommation de ses populations ? L'Union Européenne elle-même a négocié les aides financières apportées aux agriculteurs comme aides directes de subvention et non pas de soutien des prix de quelques produits à la consommation.