Le projet de loi sur le cinéma qu'a présenté à l'APN le 23 novembre dernier la ministre de la Culture, Khalida Toumi passera au vote le 20 décembre prochain, indique notre confrère Horizons, citant une source sûre. Selon toujours ce quotidien, huit amendements ont été proposés par les députés à ce texte de loi relatif à la cinématographie. Tout porte à croire que ce projet qui sera soumis au vote passera comme une lettre à poste. Qui y a- t'il dans ce projet ? Khalida Toumi a présenté l'article 5 pour débat à l'Assemblée populaire lequel, selon ses dires viserait à assainir le secteur pour lui donner un nouveau souffle, lui injecter du sang neuf pour ainsi dire. Pour cela il faut de l'argent et énormément, car un petit film coûte en moyenne 5 milliards de centimes et les réalisateurs rechignent de plus en plus à recevoir des " miettes " des départements d'Etat pour monter leur projet. D'où va-t-on ramener l'argent ? Khalida Toumi a son idée là-dessus : elle propose que les prélèvements sur les recettes publicitaires passeront de 1 à 5% . Ces prélèvements selon ce projet iront directement pour l'aide aux projets cinématographiques en général et au secteur en particulier. Pour l'épineux dossier des salles de cinéma, la ministre de la Culture rappellera pour défendre son projet que plus de 300 salles sont ou fermées ou détournées de leur vocation première. Il va falloir donc les récupérer, "non pas pour les gérer " comme elle l'a souligné mais pour les réhabiliter, c'est-à-dire leur redonner la mission qui originellement leur est dévolue. Pour cela, elle propose de mettre en place un cahier des charges et en amont former des jeunes pour la gestion professionnelle de ces espaces. La plupart de ces salles appartiennent aux collectivités locales qui ont toujours soutenu qu'elles n'avaient pas assez de moyens pour les remettre sur rail. Khalida Toumi, leur propose mieux, des gestionnaires professionnels avec à la clef les bénéfices de ces salles qui, si elles se remettront à tourner et que le public retrouve leur chemin perdu, engrangeront énormément de sous qui iront dans les cagnottes des collectivités. Khalida Toumi qui ambitionne même de créer des studios de tournage qui profiteront à ces jeunes formés, en mettant de l'ordre dans un secteur en désordre. Pour leur part l'ensemble des députés ont par leurs réactions été favorables pour le projet puisque selon eux, "la prise en charge du secteur cinématographique, victime d'une léthargie qui n'a que trop duré est importante ". En gros, ça veut dire oui. Revenant aux articles 5 et 9 qui concernent la production de films sur la Révolution. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a donné le feu vert pour que toutes les productions cinématographiques qui concernent la Révolution doivent être soutenues et même financées par l'Etat. Dans ces deux articles, il s'agit justement de soumettre tout projet filmique parlant de la Révolution et de ses symboles ; à l'accord préalable du gouvernement. Là aussi, les députés MSP, FNA et FLN ont été d'accord sauf qu'ils voulaient tous en savoir plus. En revanche, la discordance était venue des députés du FFS , du RCD et du PT qui ont vu en ces articles "une nouvelle forme de censure et d'ingérence de l'Etat dans la création artistique qui doit être synonyme de liberté, et donc libérée de toutes les entraves."L'article 9 ayant trait notamment aux conditions de délivrance de la carte professionnelle a suscité moult remous au sein de l'hémicycle, dont la plupart des élus demanderont davantage d'explications sur les conditions et les critères de délivrance de cette carte.