Le ministère de la Culture semble décidé à redonner à cet espace la vocation qui était sienne durant les années 1980 : un centre de rayonnement culturel. Le département de Khalida Toumi entamera, dans les prochains jours, en coordination avec le ministère de l'Intérieur, une opération de réhabilitation de ce centre. C'est ce qu'a annoncé, jeudi dernier, la ministre de la Culture en réponse à une question orale d'un député de l'APN qui lui avait demandé des explications sur le passage dudit centre « à un lieu de dépravation » à cause des restaurants qui se sont transformés en boîtes de nuit. Selon Khalida Toumi, le ministère a décidé de mettre un terme à cette situation. « Cela, malgré la complicité de l'administration avec les gestionnaires de ces lieux en leur octroyant l'autorisation dite numéro 4 qui leur permet de convertir ces restaurants en boîtes de nuit », estime-t-elle. Soulignant que le début de « ce dérapage remonte à 1997 », l'oratrice précise que le ministère avait tenté auparavant de fermer ces cabarets par un arrêté ministériel (promulgué en 2000). Un arrêté qui a été, dit-elle, abrogé par référé car ces gestionnaires « disposaient d'actes et d'autorisations ». Pour contourner cette situation, le ministère de la Culture, rappelle-t-elle, a promulgué en juillet 2005, en coordination avec le ministère de l'Intérieur, un décret exécutif qui définit de nouvelles conditions d'ouverture et d'exploitation des établissements de loisirs, y compris les boîtes de nuit. En effet, l'article 26 de ce texte exige le dépôt régulier d'une nouvelle demande auprès des services concernés avec l'aval du ministère de la Culture. Toutefois, Khalida Toumi ne donne pas de date précise pour procéder à la fermeture des cabarets et des boîtes de nuit de Riadh El Feth. Ce centre, inauguré rappelons-le dans les années 1980, était la destination préférée de « la haute classe algéroise ». Evoquant la question de la dégradation du cinéma en Algérie, la ministre estime que son département « accorde un intérêt particulier au facteur humain ». « Le 7e art, dit-elle, sera introduit dans la formation supérieure à l'Institut supérieur des arts dramatiques et on va créer un centre national du cinéma audiovisuel ». « Il y aura aussi l'extension de 17 salles de cinéma relevant du ministère ainsi que l'ouverture des salles fermées », indique-t-elle. Dans ce sens, la première responsable du département de la culture affirme que l'Etat consacre des sommes importantes pour soutenir la production cinématographique. Plus de 217 millions de dinars du fonds national pour la promotion du cinéma et sa diffusion à l'étranger, dit-elle, y ont été consacrés. Une somme très importante pour un cinéma en berne. La marginalisation des artistes et le manque d'infrastructures ont accéléré la décadence du 7e art en Algérie. Le ministère de la Culture, ajoute-t-elle, a proposé un projet de loi relatif à l'activité du cinéma afin d'y assurer un meilleur encadrement. « Ce projet de loi est en cours d'examen », conclut Khalida Toumi.