Moins d'un mois après les experts indépendants issus de divers continents, des délégués des pays africains sont réunis depuis lundi à Yaoundé au Cameroun sous l'égide de la Commission de l'Union africaine (CUA) pour examiner les textes fondateurs du Fonds monétaire africain (FMA) prévu d'être opérationnel en 2011. En prélude à la réunion des ministres africains de l'Economie et des Finances programmée les 16 et 17 décembre, ces travaux étalés sur trois jours portent non seulement sur le projet de statut et de protocole portant création du FMA mais aussi les sources alternatives de financement de l'Union africaine (UA), a expliqué le directeur des affaires économiques de la CUA, René N'Guettia Kouassi. Sur les 53 pays du continent, seule une dizaine d'entre eux étaient représentés à la cérémonie d'ouverture lundi matin dans la capitale camerounaise, siège du FMA. Excepté le pays hôte, l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Zambie, l'Ethiopie, le Lesotho, le Burundi, Djibouti et le Tchad y comptent des délégations. D'autres pays comme l'Algérie et la Tunisie sont présents à travers leurs responsables diplomatiques à Yaoundé. "On ne peut pas dire qu'ils sont une dizaine. Nous attendons encore. Les gens sont arrivés, ils sont dans leurs hôtels. Parce que nous avons au moins 30 pays qui ont confirmé leur participation et nous avons envoyé des titres de transport à 25 pays", a toutefois affirmé à Xinhua M. N'Guettia Kouassi qui a justifié cette participation limitée par le fait que le Cameroun a été saisi au dernier moment pour abriter les assises. Mais, pour démontrer l'importance des travaux, il a appelé les délégués à "travailler dans un esprit constructif, en tenant compte de la solidarité africaine". "Nous attendons beaucoup de cette réunion parce que nous sommes tous conscients des difficultés économiques et financières de nos pays. Notre tâche est grande, notre responsabilité est grande", a- t-il dit. Avec la Banque centrale africaine (BCA) en voie de création à Abuja au Nigeria et la Banque africaine d'investissement (BAI) prévue à Tripoli en Libye, le Fonds monétaire africain est l'une des trois institutions créées par l'Acte constitutif de l'Union africaine en 2000. En réalité, sa mise en place est en gestation depuis 1963, a rappelé le président du comité de pilotage, Jean- Marie Gankou. Présenté comme "une voie vers un marché commun africain", le rôle du nouvel organisme est d'"impulser le développement économique et l'intégration régionale en Afrique", selon M. Gankou. Pour le secrétaire général du ministère camerounais des Finances, Jean Tchoffo, le FMA "qui entrera en service l'année prochaine devra renforcer la capacité d'intervention des Etats pour leur permettra de mieux gérer leurs économies" et à "réduire la dépendance vis-à-vis de l'extérieur". Mais, a-t-il ajouté, "la mise en place de politiques économiques crédibles à travers l'assainissement des finances publiques" est nécessaire. Créé à la faveur de l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA) adopté en 2000, le Fonds monétaire africain (FMA) chargé de veiller à la stabilité financière du continent n'attend plus que les décisions des ministres des Finances et de l'Economie des pays membres et surtout des chefs d'Etat en janvier pour sa mise en service. La désignation du Cameroun pour abriter le siège du Fonds avait été faite fin juin 2008, en marge du sommet des chefs d'Etat de l'UA à Charm el-Cheikh en Egypte. L'équipe conduite par le Pr. Jean-Marie Gankou au poste de président du comité de pilotage a pris ses fonctions, pour un mandat d'un an, à la suite de l'inauguration des locaux en septembre 2009. Une des institutions financières prévues par l'Acte constitutif de l'Union africaine, avec la Banque centrale africaine (BCA) à implanter à Abuja au Nigeria et la Banque africaine d'investissement (BAI) devant s'installer à Tripoli en Libye, le Fonds monétaire africain a pour principale mission de garantir à l'Afrique une croissance macroéconomique et, en particulier, son développement commercial. Au plan pratique, il œuvrera à promouvoir les échanges commerciaux dans un continent réputé pour un faible niveau de commerce entre ses nations (10 à 12% au cours des décennies écoulées) et dont la contribution au commerce mondial "a décliné et est passée de 6%, il y a de cela 25 ans, à près de 2% aujourd'hui, voire à moins de 1% si l'Afrique du Sud n'est pas prise en compte", selon la Commission des Nations Unies pour l'Afrique. R. F.