La capitale mozambicaine s'apprête à recevoir le deuxième sommet de l'UA. Le Mozambique va accueillir à partir de la semaine prochaine les secondes assises de l'Union africaine. L'UA a remplacé le 30 juin 2002 lors du 39e Sommet de l'OUA, l'Organisation de l'Unité africaine, pour des missions nouvelles axées sur le développement. En effet, si l'OUA a été le l'organisme des indépendances, l'UA ambitionne quant à elle d'être l'organisation qui libérera l'Afrique du sous-développement par, notamment, la mise en oeuvre du Nouveaux partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). Le sommet de Maputo est important en ce sens qu'il va, entre autres, concrétiser les décisions prises depuis le sommet extraordinaire de Syrte en 1999 (Libye) - qui créa l'Union africaine de même que plusieurs commissions spécialisées - que celles prises par les sommets de Lomé, de Lusaka et de Durban qui adoptèrent plusieurs textes relatifs à la nouvelle Union. A Maputo ce sera en fait le tournant, car il sera procédé à l'élection du président de la Commission africaine, (C. A.) poste convoité par l'actuel président intérimaire, Amara Essy, ancien ministre des Affaires étrangères de Côte d'Ivoire, et Alpha Oumar Konaré, ancien président du Mali, de même que seront élus les différents commissaires devant donner corps à l'administration permanente de l'UA. En fait, cela va être difficile pour les chefs d'Etat et de gouvernements africains de départager les deux candidats au poste de président de la C. A, dont les qualités intrinsèques et humaines sont unanimement reconnues. A Maputo, où le président Joaquim Chissano a inauguré le 25 juin dernier le centre d'accueil du sommet de l'UA, on s'active pour que tout soit fin prêt pour le jour dit. Commentant cette nouvelle acquisition du Mozambique, le président Chissano indique «Ce travail remarquable représente l'engagement de notre pays à répondre aux défis sociaux, politiques et économiques du continent». Un continent qui, il est vrai, outre le sous- développement multiforme, souffre des nombreuses guerres fratricides qui émaillent ses Etats. L'Union africaine qui se met doucement en place a enregistré un certain nombre d'avancées dans l'exécution de ses textes fondateurs. Ainsi, l'Acte constitutif de l'UA, adopté le 11 juillet 2000 à Lomé (Togo) par les dirigeants de l'OUA, a été ratifié par l'ensembles des 53 Etats affiliés à l'Union. L'Union africaine proclamée par le sommet de Lusaka (Zambie) en mars 2001 a remplacé officiellement l'Organisation de l'Unité africaine lors du sommet de Durban (Afrique du Sud) en juillet 2002. L'Acte constitutif de l'UA prévoit, entre autres, la création d'un Parlement africain ( au rôle consultatif), un Conseil africain de la paix et de la sécurité (CPS), une Cour de justice, une Banque africaine d'investissement et un Fonds monétaire africain. Pour ce qui est du Parlement africain, 19 pays - sur les 27 requis pour son entrée en fonction - ont jusqu'à aujourd'hui paraphé le protocole portant sa création. De même que seuls 7 pays, dont l'Algérie ont, pour le moment, ratifié le protocole donnant naissance au Conseil de la paix et de la sécurité, (CPS) qui remplace l'organisme central de prévention des conflits. Toutefois, à Maputo, il sera fait le point de l'ensemble des avancées réalisées dans la cadre de l'UA dont l'élection des Commissaires africains et du président de la Commission africaine sera à l'évidence le moment fort. Aussi, le sommet mozambicain fera-t-il entrer de plain-pied l'Union africaine dans des normes à même de permettre à l'UA de donner sa pleine mesure au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) en étant à même de lui assurer les moyens les moyens de sa concrétisation. Outre un nouveau départ, le sommet de Maputo est autant un tournant que le sommet de la confirmation.