Les exportateurs algériens qui peinent à pénétrer le marché européen pourraient profiter d'une niche qui prend chaque jour une plus grande importance, celle des produits ethniques. L'essor que prend le marché du halal ouvre bien des appétits. Un marché juteux qui réalisera un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros en 2010, selon les estimations de l'institut Solis, un cabinet spécialisé dans les études marketing ethniques. Mais, au-delà du halal, ce sont notamment, les pâtes alimentaires et particulièrement le couscous, qui pourraient ouvrir des segments de marché très intéressants aux opérateurs algériens. Néanmoins, ces derniers étaient jusqu'à aujourd'hui handicapés par l'interdiction d'exportation des pâtes alimentaires instaurée s par les pouvoirs publics. Cette prohibition était justifiée par le fait que les pouvoirs publics subventionnent les prix des céréales utilisées comme intrant dans la production des pâtes alimentaires. Un raisonnement qui a montré ses limites, d'autant plus que de nombreux pays européens subventionnent leurs exportateurs. Aussi, les pouvoirs publics semblent s'être rendu compte de l'importance des parts de marché à prendre dans ce segment et entendent lever l'interdiction dont faisait objet l'exportation de pâtes alimentaires. Dans ce sens, Laïd Benamor, P-DG du groupe agroalimentaire Benamor a indiqué, mardi à Annaba, en marge du séminaire qu'il organise sur la filière céréales, que le gouvernement a décidé dimanche de lever l'interdiction d'exporter les pâtes et le couscous. " Nous sommes très satisfaits. Cette décision va nous permettre de nous développer à l'international. En octobre dernier, lors de notre participation au Salon international de l'agroalimentaire à Paris, nous avons rencontré des clients intéressés par les pâtes et le couscous algériens ", explique Laïd Benamor. Notons, par ailleurs, que le groupe Benamor a lancé, hier le projet de développement de sa filiale céréaliculture. Le projet consiste en la création d'un réseau réunissant les transformateurs de blés (minoteries) et les producteurs de céréales, notamment de blé dur. Le projet a pour objectif de " développer la production de céréales pour améliorer le rendement à l'hectare et la qualité du blé dur ", a déclaré Laïd Benamor. Le projet repose sur un principe simple : les transformateurs s'engagent à acheter le blé produit par les agriculteurs et à leur apporter l'assistance technique nécessaire pour améliorer le rendement et la qualité de leur blé.