La très connue pièce théâtrale du regretté Abdelkader Alloula, "El Ajouad" (les Généreux) est en phase d'être "revisitée" par la troupe du théâtre régional de Constantine (TRC), selon le directeur de cette institution culturelle. Ecrite et réalisée par Alloula, produite en 1985 par le théâtre régional d'Oran (TRO), "El Ajouad" sera l'objet à partir du 30 décembre prochain, d'un "remake" sous la direction de l'artiste Noureddine Hachemi, metteur en scène algérien établi depuis une vingtaine d'années en Allemagne, a précisé Abdelhamid Ramdani. Les différents rôles de cette pièce qui sera montée en deux mois et demi pour coïncider avec la commémoration de l'anniversaire de la mort brutale de Alloula, le 10 mars 1994 à Oran, seront confiés à de célèbres comédiens du TRC comme Antar Hellal et Allaoua Zermani. Il faut rappeler qu'en 2009, la fondation Abdelkader-Alloula que préside Raja Alloula a rassemblé un fonds documentaire assez riche qui concerne le parcours ainsi que la vie du défunt dramaturge assassiné. Alloula est connu d'abord pour avoir joué sous la direction de Mustapha Kateb " les enfants de la casbah . Par les pièces comme Lejouad " et " Arlequin ", Alloula avait affiné la gageure de parler vrai, considérant l'art comme un "déclencheur de prise de conscience ". C'est donc un théâtre engagé qu'a voulu fonder cet artiste qui puisait l'essentiel de son œuvre dans la tradition du Goual. Puisant dans cette tradition, Abdelkader Alloula a écrit une trilogie El-Agoual (Les Dires) 1980, El-Adjouad (Les Généreux) 1984, El-litham (Le Voile) 1989. Rassemblée sous le titre " Les dires éclatés de 1980 à 1989 " l'omniprésence de la narration est prise en charge par le goual. Des chroniqueurs voient en Abdelkader Alloula " l'artiste complet " qui a tenté de refondre " la structure théâtrale ", toujours à l'écoute tant du public que "des petites gens ", avec comme moyens la simplicité du verbe et le génie populaire, et comme unité de but " théâtraliser les faits " de société.