Les écosystèmes forestiers demeurent une composante fondamentale de la vie sur terre. Divers rôles sont attribués aux forêts dans leur large gamme de diversité structurelle. Elles restent un maillon central dans les équilibres naturels en conservant les sols, protégeant les agro-systèmes régulant le climat et conservant les ressources hydriques. De par leurs diverses configurations architecturales, les forêts sont le refuge d'une large gamme de plantes et d'animaux et continuent à être un foyer hautement potentiel en biodiversité. Compte tenu du rôle fondamental que joue l'écosystème forestier et face aux menaces qui le concernent, il est indispensable de garantir sa protection à travers une utilisation rationnelle et durable des ressources forestières et sub-forestières. Les régions du nord de l'Algérie où les conditions de climat et de milieu permettent le développement des formations forestières occupent 250 000 km2, soit un peu plus de 10% de la superficie totale. Les forêts et maquis couvrent globalement 4,7 millions d'hectares. L'augmentation du taux de boisement est une action de longue haleine qui nécessite des efforts considérables et continus en matière de reboisement. Ainsi, 460 000 ha ont été reboisés au cours de ces dernières années. Néanmoins, notre couvert forestier reste exposé aux risques d'incendies. Dans ce sens, des chercheurs algériens de l'Université des sciences et de la technologie Mohamed Boudiaf d'Oran (USTO° ont élaboré un logiciel destiné à la prévention des feux de forêt. "Il s'agit d'un code de simulation physico-mathématique de la propagation du feu", a précisé Nouredine Zekri, le directeur du Laboratoire d'étude physique des matériaux (LEPM) de l'USTO qui compte cinq équipes de recherche, dont une spécialisée dans la dynamique du feu. Ce logiciel, qui a été mis au point en collaboration avec l'Institut universitaire des systèmes techniques et industriels (IUSTI, France), permet l'estimation du risque incendie à l'interface forêt-habitat et peut être utilisé pour les plans de prévention des incendies de forêt, a-t-il expliqué. "Validé sur des expériences en laboratoire et sur le terrain, le nouveau système simule la propagation du feu 100 fois plus rapidement que le feu réel, en tenant compte de l'hétérogénéité due aux conditions météorologiques, de la topologie du terrain et de la végétation", a indiqué M. Zekri qui préside le colloque "Stop Feux 2010". La problématique des feux de forêt a fait l'objet de plusieurs communications durant cette rencontre scientifique, dont celle proposée par Mohamed Abbès, sous-directeur de la protection du patrimoine forestier à la Direction générale des forêts. "Une superficie de 28.000 ha est parcourue par le feu chaque année en Algérie", a fait savoir M. Abbès, estimant qu'une meilleure prise en charge de ce phénomène exige "la concentration des moyens sur la prévention et la prise de conscience des populations". L'importance des nouvelles technologies dans la prévention et gestion des feux de forêt a été également soulignée par M. Abbès, évoquant à cet égard l'utilisation par ses services d'images satellitaires de l'Agence spatiale algérienne (ASAL). La contribution de la communauté scientifique algérienne dans ce domaine a été suggérée à travers différents exposés faisant valoir de nouvelles techniques d'évaluation et de maîtrise des risques d'incendies. L'expérience étrangère a été également abordée par d'autres intervenants, à l'instar de Christine Lallemand, directrice de recherche à la Direction générale des armées (DGA, France) qui a présenté une étude consacrée aux outils de simulation du risque incendie à bord des navires. Le colloque "Stop Feux" se poursuivra avec d'autres conférences devant déboucher sur des recommandations allant dans le sens d'une meilleure appréhension de l'aléa incendie, a-t-on signalé.