Un coup, la tendance est à l'optimisme et c'est une déferlante de chiffres éloquents et positifs ; un autre, la tendance est au pessimisme le plus noir rappelant les temps de disette et les mauvaises décisions politiques prises à telle ou telle autre période. M. Ouyahia valse dans ses appréciations de la vie politique passée et à celle présente, notamment quand il survole les secteurs de la santé où il disserte sur le déficit en médecins spécialisés, de l'éducation qui " a fait un exploit en quantité " et bénéficiant d'un budget de 16 milliards de dollars, jusqu'au logement en passant par l'habitat précaire dont il est prévu quelque 300.000 logements dans le cadre du LSP, pour favoriser le logement social lequel bénéficiera d'un quota de 500.000 unités. Le Premier ministre n'occultera pas de citer les " prouesses " faites dans le secteur de l'hydraulique, de la connexion massive aux réseaux de gaz et d'électricité, n'omettant pas non plus de parler du chômage et du traitement réservé à ce dossier. Soufflant le chaud et le froid, M. Ahmed Ouyahia a dressé, hier, un bilan positif aux sénateurs, à qui il a répondu pour clore le débat sur la politique générale de son gouvernement. Si le Premier ministre a fustigé les collectivités locales auxquelles il reproche " une faiblesse dans la planification "et " une faiblesse de l'encadrement ", Ouyahia a focalisé sur la dépense publique et la lutte contre la corruption. Il reconnaît ouvertement l'existence de la corruption en Algérie mais, " rassure les Algériens " que celle-ci va être " combattue "annonçant par la même occasion que le taux de ce fléau a baissé de 15 ou 20 %. Pour cela, les nouvelles orientations sont là. Il s'agit, entre autres, de " maîtriser les réévaluations, de finaliser les études avant tout lancement de projet, de donner la priorité aux entreprises publiques " et enfin de " mettre un terme au gaspillage des deniers publics ". Ces dispositions sont, selon le Premier ministre, les premières barrières contre la corruption. Mais, la lutte contre ce fléau qui ronge notre pays s'appuie sur " l'élargissement des prérogatives de l'inspection générale des finances (IGF), la réactivation de la Cours des comptes, le cadrage des marchés publics " et " la déclaration de probité ". L'introduction de " conseillers juridiques pour l'élaboration des contrats de marchés publics " ainsi que le renforcement de " la police judiciaire " et la création de " l'office de lutte contre la corruption " sont autant de moyens et de structures pour mettre fin à la gabegie. Parmi les nombreux instruments de lutte contre le phénomène de la corruption, le rôle dévolu à l'Office de lutte contre la corruption qui va " coordonner l'information entre les services de douanes, ceux du commerce et des banques ". La " traçabilité de l'argent " permettra, à son tour, d'identifier " l'argent sale ". Les amendements portés à la loi sur les transferts de capitaux et de l'obligation des paiements par chèque, qui sera effective à compter du mois de mars, viendront renforcer ainsi la lutte contre toutes les formes de fraude que confortera, enfin, l'instauration du crédit documentaire.