Zitouni procède à l'inauguration de l'Exposition des produits algériens à Doha    Tizi-Ouzou: le film "Fouroulou" au festival national du film Amazigh samedi prochain    Conférence-débat à Sétif sur le rôle de la presse dans la renaissance du sport en Algérie    Ligue 1 Mobilis (5e j): le CRB, le MCO et l'USB sanctionnés d'un match à huis clos    Accidents de la circulation: 46 morts et 1608 blessés en une semaine    Les Palestiniens du nord de Ghaza "attendent la mort à tout moment" en raison du génocide sioniste    Clôture de la semaine culturelle sud-coréenne: remise des prix aux lauréats    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Guatemala    Le ministère de l'Habitat dépose plainte contre les responsables    Journée de la presse: nouveaux rôles pour les médias nationaux dans un arsenal juridique solide    Un BMS annonce des pluies orageuses et des tempêtes de sable    Conseil de sécurité: la clé de la réforme est d'avoir deux pays africains comme membres permanents    L'armée sahraouie cible des bases de l'occupation marocaine dans les régions de Chedimia et Ross Sebti    Les attaquants restent encore fébrile, l'arbitrage en conflit avec la VAR    3 médailles d'argent et 1 en bronze pour l'Algérie    Handball-Division Excellence : Coup d'envoi de la nouvelle saison    Transport aérien des passagers: plus de 8 millions transportés à travers les aéroports au premier semestre 2024    Les mesures relatives à la bourse des étudiants et des enseignants-chercheurs au pôle scientifique et technologique de Sidi Abdallah saluées    Cancer du sein: programme de sensibilisation au CHU de Beni-Messous    Affaires religieuses: coup d'envoi des sessions de formation à distance au profit des étudiants des instituts nationaux de formation spécialisée    Boughali tient une réunion de coordination avec les présidents des groupes parlementaires    Le ministre tunisien des Affaires étrangères visite Djamaâ El-Djazaïr    Cérémonie de recueillement à Alger à la mémoire du Chef du Mouvement Hamas Yahya Sinwar    Larbaoui reçoit l'ambassadeur coordonnateur résident du Système des Nations unies en Algérie    Chute d'un jeune homme dans un puits de 10 mètres de profondeur    Campagne de sensibilisation au profit des étudiants sur l'adhésion au système de Sécurité sociale    Une Commission de l'ONU appelle à une «action collective» contre l'occupation sioniste des territoires palestiniens    Plusieurs activités seront désormais soumises au régime d'IFU    Une histoire de succès mondial    Le musée menacé d'effondrement    «Je n'ai pas de mots pour décrire l'horreur que l'on voit… en Palestine»    Appel à son enrichissement et à la restitution des biens pillés    Boxe: Imane Khelif dévoile son parcours sportif et se projette sur l'avenir    Une occasion pour l'Algérie de défendre les causes palestinienne et sahraouie    Signature d'un protocole de coopération entre les armées des deux pays    UIP : Des pays arabes boycottent l'allocution du représentant de l'entité sioniste en réponse à l'appel de l'Algérie    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Du feuilleton des grilles télévisées algériennes
Publié dans El Watan le 28 - 09 - 2006

Dans ces comptes il est aussi aisé au directeur de la télévision gouvernementale de taire l'absence totale de tout cahier des charges de l'institution, en particulier respectant ses missions de service public, que de claironner de nouvelles embellies du montant des ressources publicitaires engrangées.
L'année 2006 est marquée, rappelons-le, en juin par le cafouillage qui a failli faire tourner à l'émeute l'imprévoyance grave des responsables de l'office qui n'ont pas été à la hauteur d'assurer les retransmissions de la Coupe du monde de foot et l'éclipse, probablement durable par un verrouillage du système de cryptage du bouquet satellitaire TPS en fusion avec Canalsat. Malgré la formidable opération publicitaire gratuite que s'est offerte le bouquet saoudien ART en juin le report des auditoires des chaînes occidentales vers ses écrans est loin d'être acquis mécaniquement. En tout cas durant ce mois-ci de Ramadhan, à l'instar des autres pays musulmans, il est de tradition que les foyers se branchent plus régulièrement et en plus longue écoute à « leur télé », concurremment à celles des autres. Même si c'est en bruit de fond. Le pic du volume de publicité exprime éloquemment la tendance : 60 milliards de centimes, en progression de 50% par rapport à l'années écoulée. Les responsables de l'organisme en ont confié la gestion à une boîte privée, mise en concurrence avec pas moins de 17 autres, qui ont vite perçu le juteux gisement. Si la tendance à la marchandisation des télés gouvernementales de la région est une caractéristique commune, il faut noter l'exception algérienne où le monopole de programmation est maintenu contre vents et marées, annihilant ainsi toute concurrence et recherche de création notamment en programmes de fiction. L'artifice de regain de « proximité », voire de « lien social », affiché dans la promotion de la nouvelle grille ne doit pas leurrer. Le déluge de publicité, en tir groupé de prime time et forcément redondant puisque le marché algérien en particulier pour ce média est fourni essentiellement par quelques grosses marques étrangères, n'est pas pris en questionnement par les programmateurs. Pas plus que l'overdose observée chaque année n'est remise en question, au moins au non d'un principe d'éthique religieuse en période sacrée de jeûne et de méditation : comment via le média public le plus présent dans les foyers faire autant l'apologie de produits alimentaires de plus en plus hors du pouvoir d'achat des couches sociales paupérisées ? Des indicateurs énoncés en conférence de presse retenons celui de 71,49% déclarés « de production nationale ». En décortiquant, même sommairement, ce chiffre mirobolant – par lequel on tente de mettre à la trappe de mémoire de désespérées revendications des rares producteurs privés encore en activité dans le pays suite à la liquidation de l'entreprise publique ENPA -, on note la part de lion prise par les programmes de flux, c'est-à-dire de plateau : 55, 92% ressortent des variétés et du divertissement, en concurrence avec les programmes religieux de divers formats. Fabriquées en fast food, ces programmes de divertissement éphémères vampirisent l'investissement tant attendu dans la fiction de veine nationale, faisant appel à la créativité et au patrimoine, mais aussi à l'écoute de la nouvelle société algérienne. Les partis pris autoritaires, comme si c'était une entreprise privée, dans le choix des producteurs associés réduisent les possibilités de libre expression des auteurs. Ainsi l'année passée la fameuse série Babor Dzaïr a englouti les deux tiers du budget imparti à la fiction. Autre indice de la très relative ouverture de l'ENTV à ses auditoires : tamazight – dont rituellement on nous annonce toute une chaîne de télé – ne sera exprimée qu'à hauteur de 5,55% du temps d'antenne de Ramadhan… Aux téléspectateurs amazighs unilingues de continuer d'imaginer sur l'écran de leur télévision nationale le sens des mots à travers les images. En lame de fond l'évolution de la télévision algérienne exprime ces dernières années clairement les mutations des orientations politiques et économiques du pays. Ces mutations s'inscrivent d'abord dans le sillage de la déferlante de la globalisation économique et de la mondialisation de la communication. La coupure d'avec l'économie de « rente socialiste administrée » des trois premières décennies de l'indépendance donne naissance à de nouveaux modèles de gestion, alliant un vernis de respect de « bonne gouvernance » et un autoritarisme certain. Dans ce cadre la « liberté d'entreprendre », en Algérie comme en bien d'autres pays du Sud, est plus en convergence avec ses effets marchands, en fait de capitalisme régénéré, tels que l'ère de l'empire des grands réseaux sur le monde le dessine particulièrement depuis le tournant des décennies 70 à 80. M. Castells (La Société en Réseaux, Fayard, 1998) en a fourni les premières définitions générales : « l'actuelle révolution technologique se diffuse durant une période de restructuration générale du capitalisme, à laquelle elle contribue de façon essentielle. Par conséquent, la nouvelle société qui émerge de ce changement est à la fois capitaliste et informationnelle, quand bien même elle présente des variations historiques considérables d'un pays à un autre, selon l'histoire de chacun, sa culture et ses institutions ». La logique développée pour la programmation de l'ENTV durant cette dernière décennie a été un recours massif aux émissions de divertissement, en particulier les jeux. Les magazines de sociétés, éducatifs et culturels, ont été reléguées dans des niches tardives, ou trop matinales. Fonctionnant hors cahier des charges et sous commandement d'une instance non identifiée, à travers l'ENTV, l'Etat algérien invente, en première mondiale un modèle de télévision gouvernementale dans ses programmes d'information, et marchande. La période du Ramadhan, celle-ci plus qu'à l'accoutumée, présente tous les ingrédients d'un renforcement de la tendance : autoritarisme et islamisme de bazar revigorés.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.