Les forces de sécurité afghanes et la force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) ont mis en oeuvre 1.780 opérations contre les militants anti-gouvernementaux pendant les trois dernier mois en Afghanistan, a déclaré lundi un porte-parole de l'ISAF. "Pendant les 90 derniers jours, les forces afghanes et celles de la coalition ont conduit 1.784 opérations, tué 384 insurgés de bas niveau, et arrêté plus de 2.300 insurgés de bas niveau", a précisé lors d'une conférence de presse le porte-parole de l'alliance, le général Josef Blotz. Il a également souligné que les troupes ont capturé ou tué 800 chefs des insurgés pendant la période correspondante, sans donner de chiffres exacts des chefs capturés et des tués, ni préciser s'il y avait des chefs talibans de haut niveau parmi les capturés ou tués. Cependant, le porte-parole a prévu plus de violence pour l'année prochaine. "Nous nous attendons à des combats difficiles dans les semaines et les mois à venir", a-t-il dit. L'alliance militaire a tué un chef taliban, le mollah Abdul Hai, dans la province de Ghazni, lors des raids le 22 décembre, a indiqué le général Blotz. Quant à la mise en oeuvre d'une opération de raid nocturne contre une compagnie privée, qui a tué deux gardes de sécurité, dans la capitale Kaboul le 24 décembre, le porte-parole a affirmé qu'il s'agissait d'une opération coordonnée avec les autorités afghanes. "L'ISAF a coordonné avec les forces de sécurité afghanes pour mettre en oeuvre une opération dans une zone d'intérêt, après avoir reçu un avertissement crédible sur une attaque contre l'ambassade américaine", a-t-il poursuivi. Le manque d'harmonie dans la conduite de l'opération a provoqué la colère du gouvernement afghan. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a critiqué sévèrement dimanche cette opération devant la presse. Le gouvernement afghan et l'Otan ont un nouveau sujet de conflit après une opération nocturne ayant provoqué la mort de deux Afghans à Kaboul. Le gouvernement a reproché lundi à la force internationale (Isaf) de n'avoir pas respecté leur pacte sur la sécurité, ce que récuse l'Isaf, affirmant que l'opération était coordonnée. Selon un accord de 2008, les autorités afghanes doivent donner leur feu vert et diriger toute opération menée à Kaboul. Les opérations de la force internationale sont très impopulaires auprès de l'homme de la rue en Afghanistan et sont source de frictions entre l'Isaf et le gouvernement. Le ministère afghan de l'Intérieur affirme que les forces étrangères n'ont pas respecté les règles de sécurité et dit n'avoir pas été informé de l'opération, menée après que l'Isaf a reçu "une menace crédible" d'attentat contre l'ambassade des Etats-Unis. Deux agents de sécurité afghans sont morts dans une fusillade lors de l'opération. Le président Hamid Karzaï est revenu dimanche sur cette opération, lors d'un entretien avec le général David Petraeus, commandant des forces américaine et alliées en Afghanistan. "C'était la mauvaise façon d'aborder ce problème dans Kaboul et cela a été dit clairement", a rapporté le porte-parole de Karzaï, Waheed Omer, ajoutant que l'opération n'était "pas nécessaire". Un porte-parole de l'Isaf a affirmé que la force s'était coordonnée avec les forces afghanes et que les procédures habituelles avaient été respectées. Un responsable afghan a accusé en outre les forces étrangères d'avoir désigné le mauvais bâtiment. L'Isaf pensait qu'il s'agissait du siège d'une société afghane de sécurité privée alors que l'immeuble appartenait à un fabricant de voitures blindées, basé aux Emirats arabes unis. "Quand nous sommes arrivés sur place les gens criaient à l'aide mais les étrangers tiraient dans toutes les directions", a dit à Reuters le directeur des enquêtes criminelles à la police de Kaboul, Mohammed Zaher. Selon lui, deux hauts responsables de la police afghane avaient été informés de l'opération, à laquelle ils n'ont pas participé, et ont été suspendus pour n'en avoir pas informé leur hiérarchie.