Le coût de l'assurance contre un risque de défaut sur la dette souveraine dans la zone euro augmente mercredi, selon les données fournies par Markit. L'indice iTraxx SovX Western Europe des CDS sur la dette souveraine se situait à 208,5 points de base à 10h27, soit près de ses plus hauts niveaux historiques. Il était en hausse de 3,5 points de base par rapport à vendredi dernier à la clôture. Cette évolution témoigne des inquiétudes persistantes du marché à l'égard de la crise de la zone euro, bien que les volumes d'échanges soient réduits en ce moment. L'indice est notamment soutenu par les CDS à cinq ans sur la dette portugaise. Un CDS fonctionne comme une assurance en cas de défaut de remboursement d'une dette. Une hausse d'un point de base d'un CDS à cinq ans correspond à une augmentation de 1.000 dollars du coût annuel de l'assurance de 10 millions de dollars de dette à cinq ans. Notons par ailleurs que les banques de la zone euro ont continué en novembre à attribuer davantage de crédits au secteur privé, avec une croissance des prêts de 2,0% sur un an, mais la situation reste bien plus difficile pour les entreprises que pour les ménages. La hausse de 2,0% en novembre fait suite à une croissance de 1,5% sur un an en octobre, et poursuit l'amélioration enregistrée depuis la mi-2010, selon des données provisoires publiées mercredi par la Banque centrale européenne (BCE). "Cette évolution renforce le point de vue de la BCE selon lequel l'évolution du crédit (jusque-là négative) s'est retournée" en 2010, a commenté Michael Schubert, économiste à Commerzbank. Mais cette croissance masque une forte disparité entre les crédits aux particuliers, qui continuent à bien se porter, et les prêts aux entreprises, toujours en recul. Ces derniers ont régressé de 0,1% en novembre, illustrant la défiance des banques. A l'inverse, les prêts aux ménages ont crû de 2,7%, avec une forte hausse du crédit immobilier. "Bien que les chiffres de novembre soient assez encourageants, une inquiétude notable demeure sur la capacité et la volonté des banques à offrir le crédit nécessaire pour soutenir la croissance de l'économie", en particulier dans les pays de la zone qui connaissent le plus de difficultés, a ajouté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight. De son côté, la masse monétaire M3, qui sert à la BCE à déceler des menaces inflationnistes à moyen terme, a progressé de 1,9% en novembre sur un an, après 0,9% en octobre. Le rythme de croissance de la masse monétaire reste toutefois "très modéré" et "il n'y a toujours aucun risque au niveau de la stabilité des prix en zone euro", a jugé Heinrich Bayer, de Postbank.