Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Joseph Deiss, a lancé jeudi le débat annuel sur la réforme du Conseil de sécurité en incitant les Etats membres à faire preuve de "flexibilité et de créativité" pour avancer sur ce dossier qui fait l'objet de discussions depuis 1993. Le Conseil de sécurité est composé de quinze membres: cinq permanents pourvus du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) et dix élus pour une durée de deux ans (renouvelés par moitié tous les ans). Cette formule n'a pas changé depuis la création de l'ONU après la Seconde Guerre mondiale. Or, toute réforme requiert le vote d'au moins les deux tiers des Etats membres et des cinq permanents. La résolution 1991 de l'Assemblée générale des Nations unies (votée le 17 décembre 1963) avait fixé la répartition des membres non permanents à raison de cinq Etats membres d'Afrique et d'Asie (en général, trois d'Afrique et deux d'Asie), un Etat membre d'Europe orientale, deux Etats membres d'Amérique latine et deux Etats membres du groupe des Etats d'Europe occidentale et d'autres Etats. Mais un grand nombre de pays ont fait valoir que la structure du Conseil de sécurité ne représente pas la réalité du monde d'aujourd'hui. Les principales questions en discussion sont la catégorie de membres, la question du veto, la représentation régionale, la taille d'un Conseil élargi, et les méthodes de travail du Conseil et de ses relations avec l'assemblée générale. Dans ce sens, Joseph Deiss (de nationalité suisse), a déclaré à l'ouverture des débats où 60 intervenants sont enregistrés, que la réforme du Conseil est un élément essentiel pour réaffirmer le rôle central de l'Organisation des Nations unies dans la gouvernance mondiale, soulignant qu'il y avait ''presque un consensus complet" dans le monde entier sur la nécessité de s'adapter aux changements qui ont eu lieu depuis 1945. "Il est essentiel de s'appuyer sur les convergences existantes, et réduire les différences de point de vue, afin de parvenir à des résultats plus tangibles'', a-t-il déclaré, appelant les Etats à soutenir les efforts de l'ambassadeur de l'Afghanistan Zahir Tanin, qui est chargé de superviser les négociations sur la réforme du Conseil. Il est à souligner qu'un premier groupe de travail travaillait déjà en 1993 sur la réforme du Conseil, les négociations n'ont débuté qu'en 2005. Cependant, un seul consensus minimal s'est dégagé qui reconnaît la nécessité d'un élargissement pour une meilleure représentativité.