Les relations entre les établissements publics de santé et la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), vont être renforcées afin d'éviter la rupture de stock de médicaments, notamment les anticancéreux. Selon le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès qui intervenait lors d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, il s'agit d'assurer l'approvisionnement des hôpitaux en produits pharmaceutiques en tout genre, parallèlement à un approvisionnement "sûr et sécurisé" de la PCH. La maîtrise des besoins des hôpitaux en médicaments figure également parmi ces mesures, a-t-il dit, soulignant que les besoins des hôpitaux pour l'année 2011 "ont été arrêtés et se trouvent au niveau de la PCH". Il a affirmé, à cet effet, que tous les médicaments sont disponibles, expliquant que le manque constaté incombe aux importateurs. Le ministre a fait savoir que son département a mis en place un stock prévisionnel en médicaments essentiels couvrant les besoins de la population pour une durée de 6 mois, rappelant que l'importation de médicaments a coûté à l'Algérie, en 2009, la somme de 2,5 milliards de dollars. Des mesures ont été prises, également, pour le renforcement et le développement de la production nationale de médicament en Algérie avec pour objectif la couverture de 70% de la consommation médicamenteuse, conformément aux décisions du gouvernement relatives à la politique nationale du médicament. Concernant les médicaments anticancéreux, le ministre a rappelé que la PCH dispose d'une organisation interne qui lui permet de gérer les différentes classes de médicaments, précisant que deux pharmaciens sont chargés de suivre la gestion des médicaments anticancéreux. Dans ce contexte, Djamel Ould Abbès, a indiqué que son secteur a inscrit la réalisation de 13 centres de lutte contre le cancer (CAC) à travers le territoire national. Le ministre a souligné à ce sujet que l'insuffisance dans la prise en charge des malades atteints de cancer est notée "avec acuité" au niveau des services de radiothérapie qui rencontrent "beaucoup de difficultés" en raison du manque d'équipements. Les équipements existants ne permettent, actuellement, la prise en charge que de 8 000 malades par an, alors que la demande est beaucoup "plus importante", a-t-il dit, indiquant que pour l'année 2010 elle est estimée par les spécialistes à 28 000 malades. Il a rappelé que son ministère a décidé, dans ce cadre, l'acquisition de 57 nouveaux accélérateurs "pour permettre la prise en charge de tous les cas de cancer nécessitant un traitement par radiothérapie". M. Ould Abbès a annoncé également qu'un projet de réalisation d'un établissement hospitalier de référence pour la prise en charge de l'enfant cancéreux est prévu à Baba Hassen (Alger). Dans le cadre de la prise en charge des malades atteints de cancer, notamment dans le domaine du traitement par radiothérapie, le ministre a indiqué que les 39 infirmiers diplômés d'Etat en radiologie, ayant participé à un programme de formation, seront affectés dans plusieurs wilayas. Le besoin estimé pour l'ensemble des services de radiothérapie est de 350 manipulateurs d'équipement, a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, indiqué que des instructions ont été données aux différents secteurs concernés, y compris aux walis, à l'effet de multiplier les prestations et les activités de santé dans les polycliniques et les salles de soins. Il a noté, dans ce cadre, que 200 polycliniques et salles de soins ont été réceptionnées pour la seule année 2010, précisant que l'instruction de multiplier les prestations et activités de santé dans les polycliniques et les salles de soins a été donnée en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. "Le concept de prestations de base ne signifie pas seulement la prise en charge des activités de prévention et des soins paramédicaux. Il englobe, également, la prise en charge des soins curatifs, des soins d'urgence et des premiers secours", a-t-il ajouté. M. Ould Abbès a relevé, aussi, la mise en oeuvre d'un programme de prise en charge des besoins en soins de santé de proximité de la population, notamment dans les nouvelles cités d'habitations. Il a évoqué, à cet effet, la possibilité de disposer des locaux nécessaires, à travers la location de logements construits dans les nouvelles cités, où des centres médico-sociaux appartenant à des entreprises dissoutes situées dans les cités à forte densité de population. Il a ajouté que le programme de prise en charge des besoins en soins de proximité se traduira, également, par le renforcement et la généralisation des clinomobiles, à travers l'ensemble des wilayas du pays, surtout dans les zones éparses et/ou dépourvues d'unités de soins de proximité. Ce type d'actions viendra en renforcement du programme quinquennal 2010-2014, qui a prévu la réalisation de plus de 700 nouvelles structures légères, entre polycliniques et salles de soins, a souligné le ministre.