Le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, qui a réuni hier les transformateurs et importateurs de sucre et d'huile, afin de revenir sur les principales mesures prises dans le cadre du Conseil interministériel de samedi, a promis que les prix devraient baisser sensiblement cette semaine pour atteindre les 600 DA le bidon d'huile et les 80 DA le kilo de sucre. Il a dans ce sens appelé l'ensemble des opérateurs économiques à respecter ces prix plafonnés, d'autant plus que le Conseil interministériel présidé, samedi, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a prévu des exonérations fiscales réduisant de 41% les charges sur l'ensemble des activités industrielles liées au raffinage d'huile et de sucre. Des mesures qui ont d'ailleurs suscité des réactions contrastées. Ainsi, le patron du groupe Cevital, M. Issaâd Rebrab, a indiqué hier, que la suppression de la TVA et des droits de douanes sur les huiles brutes et le sucre roux va "énormément baisser les prix du sucre et de l'huile mais posera des problèmes à l'industrie du raffinage du sucre. Le patron du premier groupe privé algérien a indiqué à l'Agence presse services que la proportion de la baisse sera fonction de ce que l'Etat va baisser en matière de TVA et des droits de douanes en écartant l'IBS, car, explique-t-il, c'est un impôt calculé sur un an et n'est recouvert que si l'entreprise à réalisé des bénéfices. Pour M. Rebrab, les stocks de sucre et d'huile, importés avant l'institution de ces mesures, "vont poser un problème aux opérateurs qui ne peuvent les céder actuellement sans droits de douanes sauf si le gouvernement décide de leur restituer les taxes versées à cet effet". Cevital détient 80 à 85 % des parts du marché national du sucre en Algérie, dont la consommation annuelle atteint les 1,2 million tonnes/an, alors que ses capacités de raffinage avoisine les 2 millions de tonnes par an. De son côté, le président de la Caci, Tahar Kellil, a souligné que les mesures prises, la veille, en Conseil interministériel "sont venues à temps opportun", affirmant de ce fait, s'attendre à des baisses de prix d'au moins 40% pour le sucre et l'huile. "Les services du ministère du Commerce sont appelés à assurer le suivi continu de l'application sur le terrain de ces mesures, allant de janvier à fin août prochain et même au-delà, et dans la transparence, à travers le contrôle des importateurs et des grossistes afin d'empêcher les pratiques spéculatives à l'avenir", a encore indiqué M. Kellil. Aussi, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a salué hier les mesures prises par le gouvernement pour juguler la flambée des prix des produits alimentaires de base observée ces derniers jours, appelant à "élargir ces mesures fiscales à tous les produits". "Nous saluons les décisions courageuses prises par le gouvernement concernant les baisses de 41% des différentes taxes imposées aux producteurs, importateurs du sucre et de l'huile, car il s'agit là de mesures de nature à apaiser la situation", a indiqué à l'APS Salah Souilah, secrétaire général de l'UGCAA. Selon M. Souilah ces décisions sont en mesure de "garantir la disponibilité des produits de large consommation et contenir la hausse des prix connue ces derniers jours pour le sucre et l'huile". Le premier responsable de l'Union a également plaidé pour que les mesures prises "soient généralisées à l'ensemble des produits de consommation" et non pas seulement sur l'huile et le sucre, dont les prix ont nettement augmenté depuis une dizaine de jours. M. Souilah a relevé, par ailleurs, la bonne volonté des commerçants à travers tout le pays ces derniers jours afin d'assurer l'approvisionnement régulier de la population en produits de base notamment le pain, en dépit des actes de violence enregistrés dans plusieurs wilayas du pays.