Lorsque l'on sait que plus de50% (taux avancé par l'UGCAA) des marchandises écoulées dans nos marchés le sont dans le circuit de l'informel, échappant ainsi à toute fiscalité, on imagine les sommes dont est privé le Trésor public. Surtout quand on sait que l'activité commerciale pourrait générer, toujours selon l'UGCAA, des richesses évoluées à un montant de 30 milliards de dinars, qui devient aussi, un manque à gagner. Le gouvernement qui a fait de la lutte contre le marché parallèle "son cheval de bataille" aura -les derniers événements en témoignent- du mal à poursuivre sa politique. En effet, c'était dans cette logique que les prix des produits de large consommation se sont vus "dans les cieux" narguant la majeure partie des bourses algériennes. Dans ses délibérations, lors de la réunion interministérielle tenue en urgence, le gouvernement a revu au, les mesures prises en vue de réguler l'activité commerciale, une preuve de la difficulté d'un terrain "miné". Le citoyen, qui se demande pas d'où provient telle baisse ou telle hausse des prix, se retourne vers le marché informel qui lui offre des produits arrangeant, tant bien que mal, sa bourse, ne s'inscrit pas et ne peut s'inscrire dans cette optique vu la "dégringolade" du pouvoir d'achat dont il est la première victime, ce qui complique davantage les choses et rend le marchés parallèle davantage incrusté dans la culture consommatrice des Algériens. Le gouvernement à qui les derniers événements ont, certainement, appris à prendre en considération les attentes des populations, sera plus prudent quant à son projet d'éradiquer ces marchés qui gangrènent l'économie nationale. M. Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui voit dans les dernières mesures prises par le gouvernement quelque chose de "nécessaire", déplore, néanmoins, l'abdication des autorités face au marché informel. Dans son analyse de la situation, M. Boulenouar esquisse une "boucle un peu, dure, à boucler". "L'Etat, dira-t-il, voit dans l'informel un moyen de stabiliser le front social", ce qui constitue un danger réel à long terme. Il ira jusqu'à qualifier les dernières mesures prises dans l'urgence lors de la dernière réunion interministérielle, de "politique de l'autruche", du fait qu'elles ne "sont que provisoires et ne s'inscrivent pas dans la durée". Le porte-parole de l'UGCAA qui qualifie, en outre, ces mesures d'une "victoire des commerçants exerçant dans l'illégalité", déplore la manque d'intervenants dans la chaîne de distribution, à l'instar des détaillants, ce qui "laisse un large monopole et la libre spéculation pour ceux qui y sont déjà ". La lutte contre ce fléau passera tout d'abord, dira-t-il, par la création des "marchés de proximité qui absorberont ceux qui exercent dans le marché informel et qui créeront une abondance de produits et, de là, une concurrence loyale à tous les niveaux". Avançant le chiffre de "1 million d'algériens qui exercent dans le marché noir", notre interlocuteur pointe du doigt les partis politiques, "notamment ceux de l'alliance" qui, selon lui, non seulement, "ont le devoir de dénoncer la violence, mais aussi celui d'avoir un pied dans la réalisation du projet des 30 marchés de gros et 1000 marchés de proximité prévus dans le cadre du programme quinquennal 2009-2014". Il accuse, dans ce sens, les élus des "APC de tarder à mettre sur pied ces marchés susceptibles de combattre l'informel". " Il y a, parmi ces assemblées, celles qui n'ont même pas encore dégagé d'assiettes foncières pour la réalisation des projets", s'étonne-t-il. Selon lui, la lutte par les textes doit être accompagnées d'actions sur le terrain, car une "fois tous les ingrédients réunis pour un marché algérien empreint d'une concurrence loyale et à l'abri de toute spéculation, les textes suivront d'eux-mêmes". Précisant que son union a demandé une rencontre interministérielle pour discuter des mesures qui s'inscriront dans la durée, M. Boulenouar rappellera que la lutte contre le marché parallèle ne peut être du ressort d'un seul ministère.