L'informel est une couverture à l'évasion fiscale et au blanchiment d'argent. Des milliards de dinars échappent au fisc. Les opérations de lutte contre la fraude fiscale rendent régulièrement compte de montants faramineux qui échappent au circuit formel. Le montant de l'évasion fiscale en augmentation constante, est estimé à plus de 200 milliards de dinars annuellement, soit l'équivalent de 3 milliards de dollars de perte sèche pour le Trésor public, selon un communique rendu public récemment par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). L'activité informelle représente plus de 30 milliards de dinars, est-il relevé dans le communiqué. L'informel est une couverture à l'évasion fiscale et au blanchiment d'argent, selon le même document. Cet état des lieux a suscité, en outre, l'apparition «de véritables circuits parallèles de distribution», a indiqué le porte-parole de cette organisation. Sur sa lancée, ce dernier souligne que l'impact de l'informel sur le Trésor public est très lourd de conséquences; il se chiffre «à plus de 500 milliards de dinars par an». Des marchandises non facturées au niveau des marchés, la contrefaçon étendue à tous les produits de consommation et la prolifération de l'informel, sont autant d'infractions et atteintes qui menacent l'économie nationale. A travers la prolifération des marchés informels -rien qu'à Alger, on en compte 45- et la propagation de la contrefaçon, ce n'est pas uniquement l'économie nationale qui est touchée en perdant annuellement, selon les chiffres des organisations et associations patronales, entre 25 et 30 milliards de dinars, mais aussi la santé du consommateur qui est en jeu. Pour remédier à ce fléau, l'Ugcaa appelle à la révision du système fiscal du moment qu'elle le considère comme une menace pour l'économie nationale. Pour éradiquer le marché informel, l'Ugcaa a proposé une série de mesures à introduire éventuellement dans la loi de finances 2010, par exemple la baisse de la TVA à 8%, la prise de dispositions concrètes pour la réalisation de marchés de proximité et de zones artisanales ainsi que l'effacement des dettes dues à la tragédie nationale et aux séismes. En 2008, l'évasion fiscale a dépassé les 80 milliards de dinars, soit l'équivalent d'un milliard de dollars US. Des sources concordantes font ressortir que l'évasion fiscale en Algérie a atteint la cote d'alerte. L'administration fiscale a déjà recensé 10.324 importateurs fraudeurs, rien qu'en 2008, à la faveur de la dernière actualisation opérée sur le Fichier national des fraudeurs (FNF). Il a été alors révélé que le nombre de sociétés activant dans le domaine de l'import-export, en Algérie, a triplé avec l'enregistrement de 9000 nouveaux registres du commerce au niveau des services des impôts. Les chiffres demeurent effarants dans ce domaine, surtout que les statistiques vont crescendo. Par ailleurs, la loi de finances 2009 a prévu la création d'un service dont les compétences seront élargies à tout le territoire national. Ce service sera rattaché à la direction générale des impôts (DGI) et devra disposer également d'antennes régionales devant être opérationnelles à la fin de l'année en cours.