Le Portugal a dépassé les objectifs qu'il s'était imposés en matière budgétaire pour l'année 2010 et n'a pas l'intention de demander d'aide internationale, a déclaré mardi le Premier ministre José Socrates. Peu auparavant, son ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos, interrogé par la station de radio TSF, avait également souligné que Lisbonne n'avait pas l'intention de solliciter l'Union européenne et le Fonds monétaire international, comme la Grèce et l'Irlande ont dû s'y résoudre en 2010. "C'est un excellent résultat pour le Portugal", a déclaré José Socrates en conférence de presse à propos du budget, après avoir annoncé que le déficit était finalement inférieur à l'objectif visé de 7,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2010. En 2009, le déficit avait atteint 9,3% du PIB. Lisbonne vise pour 2011 un déficit ramené à 4,6% du PIB. Les recettes budgétaires, attendues en hausse de 4,5%, ont finalement augmenté de 5,3% l'an dernier, a indiqué le chef du gouvernement. Soulignant que son pays faisait le nécessaire pour résoudre ses difficultés, José Socrates a ajouté que les rumeurs sur un possible sauvetage financier du pays ne faisaient que le jeu des spéculateurs et n'aidaient en rien le Portugal. Environ une heure avant l'intervention du Premier ministre, son ministre des Finances avait lui aussi souligné le travail effectué par son pays et jugé sévèrement celui de l'Union européenne. "Nous faisons notre travail. De toute évidence, l'Europe ne fait pas le sien pour garantir la stabilité de l'euro", avait-il dit. Notons que la prime exigée par les investisseurs pour détenir de la dette espagnole, italienne ou portugaise plutôt que des obligations allemandes a diminué hier après avoir d'abord monté, les traders citant des achats obligataires de la part de la Banque centrale européenne. Par ailleurs, l'emprunt grec de 1,95 milliard d'euros à six mois s'est bien déroulé, les investisseurs non grecs souscrivant plus d'un tiers de l'émission, a annoncé le responsable de l'agence de gestion de la dette publique PDMA. En fin de matinée, l'écart de rendement entre les titres à dix ans de l'Espagne et les Bunds allemands ES10YT=TWEB reculait de 1,5 point de base (pdb) à 270 pdb. L'équivalent pour le Portugal PT10YT=TWEB diminuait de sept points de base à 419 pdb. Pour l'Italie IT10YT=TWEB, l'écart se resserrait de quatre points de base à 194 pdb. Pour l'Irlande, le spread se resserrait de 9 points de base, à 623 points. En ce qui concerne la Grèce, lors de la précédente opération à six mois en novembre, les investisseurs étrangers avaient acheté environ un tiers du papier. "Les achats étrangers ont été d'environ 37%, nous sommes satisfaits de pouvoir continuer à lever des financements à court terme sans encombre", a déclaré le responsable de la PDMA, Petros Christodoulou.