L'Irlande a officiellement demandé, dimanche soir, cette aide financière internationale, ce qui constituera le deuxième renflouement d'un pays de la zone euro en un an, après celui de la Grèce en mai dernier. «Les autorités européennes ont accédé à notre demande», a déclaré dans la soirée le Premier ministre irlandais, Brian Cowen. «J'espère que l'accord sera finalisé prochainement, dans les semaines à venir.» Le montant de l'aide financière qui sera débloqué par l'UE et le FMI devra être négocié, mais il est vraisemblable qu'il sera inférieur à celui du plan de renflouement de la Grèce, évalué à 110 milliards d'euros. «Je dirais que nous parlons d'une somme comprise entre 80 et 90 milliards d'euros», a-t-on déclaré de source européenne haut placée, à Bruxelles, en ajoutant que cette somme comprendrait des fonds destinés à soutenir le secteur bancaire irlandais. Des experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI devront boucler d'ici la fin novembre un plan de prêts à l'Irlande, qui sera échelonné sur trois ans, a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. «Accorder une aide à l'Irlande est justifié par le besoin de préserver la stabilité financière de l'Europe», a dit Rehn à Reuters. «Le plan en préparation devra répondre de façon décisive aux défis budgétaires de l'économie irlandaise et aux besoins potentiels en capitaux à l'avenir dans le secteur bancaire», a-t-il ajouté. Le Portugal espère un apaisement La Grande-Bretagne, qui ne fait pas partie de la zone euro, fournira une aide bilatérale de 8,15 milliards d'euros, au titre de l'assistance à «un ami dans le besoin». Les dirigeants européens craignent que les problèmes de l'Irlande ne se propagent à d'autres membres de la zone euro ayant un déficit budgétaire important, comme l'Espagne ou le Portugal, menaçant l'UE d'une crise systémique. Le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a jugé que la décision de l'Irlande de réclamer une aide financière était susceptible d'apaiser les marchés. Le département américain du Trésor a salué la décision irlandaise et souligné que les Etats-Unis allaient «continuer à collaborer étroitement avec nos homologues européens et le FMI pour renforcer la stabilité des marchés et la reprise mondiale.» Plan d'austérité Brian Cowen a indiqué, dimanche soir, que le gouvernement irlandais allait annoncer, désormais, un plan d'austérité sur quatre ans, qui visera à réduire le déficit budgétaire de 15 milliards d'euros d'ici 2014. «La prochaine étape dans le processus sera la publication du plan de quatre ans du gouvernement (irlandais) pour résoudre les problèmes des finances publiques», a poursuivi Cowen. L'objectif assigné à l'Irlande est de ramener son déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2014. Selon la ministre irlandaise du Tourisme, Mary Hanafin, ce plan sera dévoilé demain. Selon des médias irlandais, les mesures d'austérité devraient comprendre une nouvelle taxe foncière, une réduction du salaire minimum, des allocations familiales et des indemnités aux demandeurs d'emploi. Certaines exonérations fiscales dont bénéficient les hauts revenus pourraient, également, être supprimées.