Le président portugais Anibal Cavaco Silva a indiqué lundi que le Portugal ne sera pas obligé d'abandonner l'euro, la monnaie unique européenne. Le président portugais a tenu ces propos en réponse aux déclarations du lauréat du prix Nobel Paul Krugman, selon lesquelles le Portugal pourrait être obligé d'abandonner l'euro après la Grèce sous le fardeau de la dette. Dans une interview accordée au journal espagnol El Pais, M. Krugman a noté qu'il est fort possible que la Grèce ait à quitter la zone euro et que l'atmosphère puisse avoir un effet contagieux sur d'autres pays comme le Portugal. Le Portugal et l'Espagne sont considérés comme les pays de la zone euro les plus susceptibles de demander une aide financière dans la mesure où ils sont confrontés à un problème de dette similaire à celui de la Grèce. Selon M. Cavaco, un économiste, les prédictions sur un éventuel abandon de l'euro par le Portugal ou la Grèce attestent d'un manque de connaissances sur ce qu'est la zone euro. Il s'est dit confiant dans le fait que Bruxelles ne laissera pas une telle situation se produire. L'agence de notation financière Moody's a annoncé mardi avoir abaissé de deux crans la note souveraine du Portugal, à A1 contre AA2, en raison de perspectives de croissance toujours relativement faibles et d'une détérioration de la situation des finances publiques. Moodys's dit s'attendre à une détérioration "pour au moins deux ans encore" des paramètres de la dette, dont le poids par rapport au Produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 90 % avant de se stabiliser.Lire la suite l'article L'agence de notation, qui avait annoncé le 5 mai envisager d'abaisser la note du Portugal, dit également rester "préoccupée par le potentiel de croissance à moyen terme" de ce pays. Il n'est pas certain que les réformes entreprises par le gouvernement de Lisbonne puissent soutenir suffisamment la croissance pour permettre une amélioration de la situation de la dette, estime ainsi Anthony Thomas, analyste de Moody's. L'agence de notation Standard and Poor's avait abaissé de deux crans la note du Portugal le 27 avril, déclenchant la colère du gouvernement de Lisbonne. Le ministre des Finances portugais, Fernando Teixeira dos Santos, avait alors réagi à cette décision pour dénoncer une "attaque" des marchés.