La production pétrolière de la Norvège, un des principaux exportateurs d'or noir au monde, est restée quasiment inchangée en décembre, à 1,814 million de barils par jour (mbj), a annoncé vendredi la Direction norvégienne du pétrole dans un communiqué. Le mois dernier, le pays scandinave a aussi produit 252.000 barils de liquides de gaz naturel et 72.000 barils de condensats (pétrole léger) par jour, selon des chiffres encore provisoires. La Norvège a en outre produit 10,9 milliards de m3 de gaz naturel en décembre sur l'ensemble du mois, précise la Direction du pétrole. En novembre, la production s'était élevée à 1,790 mbj pour le pétrole, 353.000 barils pour les liquides de gaz naturel et les condensats, et 10,1 milliards de m3 pour le gaz naturel. La Norvège, l'un des principaux exportateurs de pétrole et de gaz naturel au monde, a revu jeudi en forte baisse ses réserves d'hydrocarbures, faute de découverte majeure, un constat qui a conduit les professionnels à réclamer l'ouverture de nouvelles zones à l'exploration. "La production décline malgré une activité vigoureuse (dans la prospection). Les réserves découvertes ne sont pas suffisantes pour remplacer la production actuelle de pétrole et de gaz naturel", a résumé la Direction norvégienne du pétrole dans sa revue annuelle. Par rapport à 2006, les réserves estimées restant à découvrir sont tombées de 21%, de 3,3 à 2,6 milliards de m3 équivalent-pétrole (de 20,8 milliards de barils équivalent-pétrole à 16,4 milliards bep), et les réserves prouvées d'environ 8%, de 5,2 à 4,8 milliards de m3 équivalent-pétrole. La baisse des réserves dites "non-découvertes" est largement due au fait que 400 millions de m3 d'hydrocarbures ont été découverts au large des côtes norvégiennes depuis 2006, basculant ainsi dans la catégorie des réserves prouvées, a expliqué l'organisme. Mais elle découle aussi de "résultats de forage décevants" dans des zones en eaux profondes de la mer de Norvège, considérées comme représentatives du plateau continental du pays scandinave, a-t-il ajouté. En l'absence de découvertes majeures, les réserves prouvées ont aussi mécaniquement diminué au fil de leur exploitation. "Si l'on garde à l'esprit que la production pétrolière a reculé de 40% depuis son pic il y a 10 ans, il s'agit d'un signal d'alarme sérieux à l'adresse des hommes politiques norvégiens", a réagi OLF, l'Association nationale de l'industrie pétrolière. "Si l'on veut maintenir la création de valeur, l'emploi et les compétences dans le secteur pétrolier, il faut rapidement donner aux professionnels l'accès à de nouvelles zones de prospection", a ajouté l'association qui milite pour des forages autour des Lofoten, un archipel idyllique et jusqu'alors préservé du nord-ouest de la Norvège. Les estimations de la Direction du pétrole n'incluent pas Jan Mayen, îlot de l'Atlantique nord que la Norvège souhaiterait ouvrir à la prospection, ni les eaux de la mer de Barents échues au pays scandinave depuis l'accord sur la délimitation de sa frontière maritime avec la Russie l'an dernier. Ces deux zones sont considérées comme prometteuses. L'an dernier, le pays scandinave, patrie du géant Statoil, a pompé en moyenne environ 1,8 million de barils d'or noir par jour, soit près de 10% de moins qu'en 2009, selon la Direction du pétrole, qui table sur une nouvelle réduction cette année, à 1,7 million de barils. Face à un tel déclin, sa directrice Bente Nyland a appelé les compagnies pétrolières à développer de nouvelles technologies leur permettant d'accroître le taux de récupération des ressources d'un gisement, actuellement inférieur à 50%. "Même si notre taux de récupération est l'un des plus élevés au monde, nous ne sommes pas encore satisfaits", a-t-elle dit. "Si l'on parvenait à récupérer ne serait-ce que 1% supplémentaire (des ressources), cela se traduirait par des centaines de milliards (de couronnes, ou des dizaines de milliards d'euros) de revenus pour la Norvège", a-t-elle ajouté. Selon la Direction du pétrole, les investissements des compagnies pétrolières en Norvège devraient quant à eux atteindre un nouveau record cette année, à environ 150 milliards de couronnes (près de 20 milliards d'euros). Du fait du déclin régulier de la production pétrolière, le gaz naturel devrait prendre une part croissante dans les ventes totales d'hydrocarbures de la Norvège, a aussi indiqué la Direction. De 46% en 2010, cette part devrait passer à 51% en 2015, a-t-elle estimé.