Selon la Banque mondiale (BM), dans son analyse dressée dans l'édition 2011, trois grands facteurs de risques se présentent à court terme pour les pays en développement qui sont : le risque de tensions sur les marchés financiers, l'ampleur et la volatilité des flux de capitaux et la hausse continue des prix alimentaires. Au lendemain de la crise, note également l'analyse, l'économie mondiale entre à présent, sous l'impulsion des pays en développement, dans une phase de croissance plus lente mais néanmoins solide pour cette année et l'année prochaine et qu'à plus long terme, les pays vont devoir reporter leur attention des besoins de gestion immédiate de la crise sur les mesures à prendre pour tenter de remédier aux problèmes structurels sous-jacents. Le même rapport indique que la plupart des pays en développement ont bien surmonté la crise financière, le niveau de croissance dans les pays en développement devrait s'établir à 7 % pour 2010 et se situer à 6 % en 2011, ce qui est plus du double du taux prévu pour les pays à revenu élevé. La plupart des pays à faible revenu affichent des gains commerciaux en 2010 et, globalement, leur PIB a augmenté de 5,3 %. Les perspectives de ces pays devraient encore se raffermir puisque les projections font état de taux de croissance de 6,5 % pour chacune des deux années 2011 et 2012. La volatilité des prix des produits de base, à commencer par les prix alimentaires, pourrait constituer, selon la BM, un facteur de haut risque pour les pays en développement et leurs perspectives de croissance. D'autres mauvaises nouvelles au sujet des récoltes, ou une escalade des prix énergétiques, pourraient amener les prix réels des produits alimentaires à augmenter nettement dans ces pays, ce qui risquerait indique la banque mondiale d'amputer sérieusement les maigres budgets des familles pauvres. Cela dit, bien que les prix alimentaires mondiaux aient certes augmenté ces derniers temps, les auteurs des perspectives 2011 font valoir que cette hausse est bien moindre en termes réels qu'elle ne l'est en valeur nominale. En ce moment, les prix réels sont encore quelque peu inférieurs à leur plafond de 2008. La situation actuelle n'est donc pas aussi sérieuse qu'elle l'était lors de la précédente crise énergétique et alimentaire, mais il n'en faut pas moins faire preuve de vigilance et surveiller de près l'évolution des choses, car l'éventualité d'un problème plus sérieux ne peut être totalement exclue. L'Afrique a bénéficié de la reprise mondiale, de l'accroissement de la demande pour les matières premières, ainsi que d'une augmentation de l'investissement direct étranger et une meilleure productivité agricole. Toutefois, des risques subsistent, notamment la hausse des prix des denrées alimentaires et des difficultés d'ordre climatique. D'après le rapport, le PIB du continent africain a fait un bond en avant de 4,7% en 2010, une tendance qui devrait se maintenir en 2011 et en 2012, avec respectivement 5,3 et 5,7. La hausse des prix des denrées alimentaires constitue un risque réel pour le bien-être des populations et la croissance en Afrique. Pour les ménages à faible revenu, dont une part significative des dépenses est allouée à l'alimentation, une hausse de l'ordre de 10 à 20% pourrait annuler les retombées de la forte croissance enregistrée à travers le continent. Le risque est davantage accentué par les aléas climatiques. A ce titre, les inondations qui se sont abattues sur plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest - le Bénin par exemple - continuent de faire peser des doutes sur le secteur agricole. C'est pourquoi le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a récemment tiré la sonnette d'alarme et proposé des solutions pratiques en vue de garantir la sécurité alimentaire et préserver le pouvoir d'achat des ménages pauvres. A ces risques s'ajoutent ceux, non négligeables, liés à un éventuel ralentissement au niveau de l'économie mondiale, mais aussi les impondérables ayant trait au cadre politique, quand on sait que près d'une vingtaine de pays devraient organiser des élections cette année.