L'amélioration des rendements agricoles et de la productivité reste l'un des défis majeurs qui se posent au secteur de l'agriculture en Algérie. ainsi et dans l'objectif d'améliorer les rendements et participer au développement de toutes les régions du pays, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a opté pour la solution des comités de coordination de la recherche agricole et forestière. C'est ainsi que 8 instances de ce genre ont été installées jeudi à Alger par le ministre du secteur, M. Rachid Benaissa, et ce en marge d'une réunion du Comité de coordination de la Recherche agricole et forestière et de l'Appui technique (CCRAFAT). Les comités régionaux mis en place ont pour mission d'apporter une assistance technique aux agriculteurs et éleveurs par les différents instituts spécialisés et leurs stations et laboratoires implantés à travers le territoire national en vue d'améliorer la sécurité alimentaire du pays. Les instituts techniques et ceux de la recherche agronomique "doivent apporter des solutions techniques fiables aux demandes des exploitants" et les aider à maîtriser davantage les itinéraires techniques. A travers ces comités de concertation, chaque station expérimentale et chaque laboratoire "doit s'impliquer totalement dans l'exécution des plans d'action communs" sans pour autant attendre les instructions du Comité national et des Directions des instituts de tutelle. Les comités régionaux regroupent les directeurs des stations et laboratoires relevant des instituts et appartenant à une même région agro-climatique, les responsables des bureaux de la formation et de la vulgarisation, les Directions des services agricoles et les Conservations forestières des wilayas. La réalisation de l'objectif de la sécurité alimentaire du pays "est conditionnée par la mise en place de nouvelles techniques et de nouveaux savoir-faire en direction des agriculteurs et des éleveurs", a souligné le Directeur général de l'Institut national de la recherche agronomique (INRAA), M. Fouad Chehat. Intervenant lors de cette réunion, le ministre a appelé les acteurs concernés à "décloisonner leurs actions, à travailler en synergie et à être plus proches de la réalité". Il a suggéré également aux Chambres d'agriculture de "transmettre la culture de l'efficience et de participer au renforcement des capacités techniques des créateurs de richesses". "L'enjeu (de la sécurité alimentaire) est tellement important que toutes les forces devraient se mobiliser autour des créateurs de richesses", a souligné M. Benaïssa. Au cours de la campagne 2009-2010, le Comité de coordination a organisé quatre ateliers thématiques, l'un sur la réhabilitation de la Mitidja et les trois autres sur les filières lait, pomme de terre et oléiculture. Concernant la réhabilitation de la Mitidja, il a été retenu un plan d'action visant l'amélioration de la production et de la productivité plus particulièrement dans l'agrumiculture, l'arboriculture fruitière, les cultures maraîchères, la tomate industrielle et l'élevage du bovin laitier. Quant à la filière oléicole, il a été retenu par les professionnels un programme à mettre en oeuvre par les instituts techniques pour accélérer la mise à niveau des segments de production de plants, de l'oléiculture et de la transformation industrielle. Pour la filière lait, l'atelier organisé à cet effet à Souk Ahras a proposé la mise au point d'un plan qui doit identifier les agriculteurs pouvant jouer le rôle d'éleveurs leaders, dont deux ou trois susceptibles de mettre en place des pépinières de génisses dans cette wilaya et les wilayas limitrophes (Guelma, Annaba, El Tarf). S'agissant de la filière pomme de terre, les recommandations formulées à cet effet ont été traduites en plan opérationnel qui vise essentiellement un soutien, de la part des instituts, à la création d'association ou coopératives pour faciliter l'acquisition d'intrants et matériels à moindre coût, l'augmentation des capacités de stockage sous froid de la semence et de la pomme de terre et l'élargissement de la couverture assurance des risques liés à certains maladies et parasites. Les équipes mises en place pour exécuter ces actions ont procédé notamment à l'identification des éleveurs candidats à la création de pépinières de génisses, à l'évaluation des coûts liés au rajeunissement des plantations agrumicoles, à la réalisation d'un inventaire des ressources et des points d'eau ainsi que l'état des équipements hydrauliques installés. En marge de cette réunion, le ministre a affirmé, par ailleurs, que l'Algérie avait importé du blé, sans donner de détails sur les quantités et la période des achats. "Les chiffres seront communiqués dans les prochaines semaines", s'est-il contenté de dire.