L'or noir s'offre un petit rebond après le mouvement baissier qui, mardi, l'a ramené vers ses plus bas niveaux de près de deux mois. Peu avant 13 heures, le contrat à échéance mars sur le baril WTI américain se reprenait de 0,5% à 86,7 dollars quand le baril de Brent de Mer du Nord de même livraison gagnait 1,2% à 96,4 dollars. La marche en avant de l'euro contre le dollar, pratiquement ininterrompue depuis le 8 janvier dernier, a repris ce matin. L'ombre jetée par la contraction inopinée du PIB britannique hier, signe que la reprise n'est pas acquise dans les pays industrialisés, a été rapidement dissipée par de bons indicateurs, notamment en Allemagne. Libellé exclusivement en billets verts, le cours du baril a tendance a se replier quand sa devise de négoce se replie. En outre, l'accès de pessimisme causé hier par des craintes d'augmentation de la production de l'OPEP s'est atténué, grâce notamment à la demande de la Chine dont le PIB devrait croître de 9,6% cette année, selon le FMI. Cette projection permet de faire passer au second plan le consensus sur les stocks pétroliers des Etats-Unis, sorte de baromètre de la demande. En effet, le marché s'attend à ce que l'Energy Information Agency (EIA) publie tout à l'heure des stocks en hausse de plus d'un million de barils. Pour l'essence, l'accumulation devrait dépasser les deux millions d'unitésLes prix du pétrole rebondissaient mercredi en cours d'échanges européens, le marché se ressaisissant après deux séances consécutives de chute mais restant sur ses gardes avant les chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers américains, attendus en hausse. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, s'échangeait à 96,51 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 1,26 dollar par rapport à la clôture de mardi. Sur les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars grignotait quant à lui 66 cents à 86,85 dollars. Les cours du baril étaient portés par des achats à bon compte de la part des opérateurs, après avoir dégringolé de plus de trois dollars sur les deux premières séances de la semaine et être tombés mardi à New-York à leur plus bas niveau depuis début décembre. Dans un marché où pesait la perspective d'une augmentation de l'offre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) en 2011, les prix avaient accéléré leurs pertes mardi après l'annonce inattendue d'une contraction de l'économie britannique au quatrième trimestre 2010. "Le seuil des 100 dollars (que tutoyait le Brent début janvier) ne devrait pas être approché de sitôt. Le changement de discours de l'Opep, tout comme une diminution des tensions sur la production en mer du Nord a finalement alimenté la baisse du Brent", relevait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. L'écart entre le Brent londonien et le WTI échangé à New-York restait cependant très important, autour de 10 dollars, la plus large différence enregistrée depuis deux ans entre les deux prix de référence. "Le Brent ne se rapproche du WTI que très progressivement, ce dernier ayant fortement reculé la semaine dernière", notamment pénalisé par l'état des stocks pétroliers aux Etats-Unis, ajoutait M. Kryuchenkov. La place new-yorkaise pâtit de l'abondance des réserves, proches de la saturation, au terminal de Cushing (Oklahoma, sud), principal centre de stockage du pays et où est conservé le brut pompé à l'ouest du Texas qui sert de référence pour le WTI. L'ensemble du marché restait par ailleurs prudent avant les chiffres hebdomadaires publiés, mercredi, par le Département américain de l'Energie (DoE), les opérateurs redoutant, après la hausse sensible et inattendue de la semaine précédente, un nouveau bond des stocks de brut des Etats-Unis. "Ces stocks ont été renforcés par la hausse des importations de brut du pays et la remise en service à un débit normal de l'oléoduc Trans Alaska", qui convoie un dixième de la production américaine et qui avait été fermé durant quelques jours à la mi-janvier, soulignait Andrey Kryuchenkov. Des craintes renforcés par les estimations dévoilées mardi soir par l'API, une fédération professionnelle publiant ses propres statistiques, et qui a fait état pour la semaine terminée le 21 janvier, d'une progression de 2,1 millions de barils des réserves de brut américaines. Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le DoE devrait annoncer une hausse de 900.000 barils des stocks de brut, et d'un bond de 2,1 millions de barils des stocks d'essence. Les stocks de produits distillés devraient quant à eux avoir reculé de 300.000 barils. "Les températures hivernales plus rigoureuses que la normale soutiennent la demande de fioul de chauffage", soulignait M. Kryuchenkov.