En dépit des dernières mesures prises par la Banque d'Algérie (BA), dans le but de pallier à la crise de manque de liquidité, observé au niveau de plusieurs bureaux de poste le phénomène persiste encore. En effet, plusieurs usagers des comptes courants postaux (CCP), n'ont pas pu obtenir leurs argent, en raison du manque fulgurant de liquidité monétaire, au niveau des bureaux de poste. Ainsi, certains titulaires de Comptes (CCP) ont finalement pu retirer que la moitié de leur salaire ou pension, soit entre 10.000 DA à 20 000 DA au maximum, alors que d'autres n'ont pu recevoir aucun sou. Sachant que la plupart des titulaires de CCP sont des employés du corps de la Fonction publique, cette situation récurrente, faut-il le signaler, date depuis plusieurs mois. Interrogé sur le problème, le ministre de la Poste, des Technologies de l'Information et de la Communication (PTIC), M. Moussa Benhamadi a déclaré à l'APS, jeudi dernier, en marge d'une visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Chlef, qu'une telle situation résulte, dans une large proportion, des augmentations de salaires et de l'importance de la masse monétaire sollicitée par les usagers à la faveur de ces augmentations. "Pour la seule année 2010, une somme de 2000 milliards de dinars a été retirée par les détenteurs de chèques postaux", a-t-il fait remarquer, sachant qu'il existe, a-t-il dit, quelque 12 millions de détenteurs de chèques CCP au niveau national. Pour faire face à cette crise, il y a lieu de rappeler, les mesures prises par la Banque Centrale. Le directeur de communication de la Banque d'Algérie , avait fait savoir récemment que " la BA a doublé ses capacités de production en monnaie fiduciaire. " La Banque centrale, a mobilisé ses équipes pour faire fonctionner les équipements de traitement et de finition des billets, " 24/2 ", a-t-il indiqué, avant d'ajouter, que 97 % de cette masse d'argent produite dans les ateliers de la Banque centrale est destinée vers Algérie Poste. Il a toutefois assuré que " la BA dispose de moyens de transports aériens qu'elle peut utiliser dans des circonstances exceptionnelles à l'exemple des intempéries. " Les mesures prises par la Banque centrale pour parer à la crise de liquidité, ne s'arrêtent pas là. Le même responsable avait indiqué que la BA a procédé à l'allongement des journées de change de son système de payement concernant les grands montants. Selon lui, la crise des liquidités dont on parle est le résultat d'une" mauvaise appréciation " d'Algérie poste. "Contrairement à ce qui a été colporté çà et là, il n y a aucun problème de disponibilité des billets de banque ", a-t-il réitéré, en précisant que " si il y a problème, il faut le chercher ailleurs ". Si l'on prend en considération ces mesures, la situation devrait normalement s'améliorer et le problème serait définitivement résolu. Ce qui n'est pas le cas malheureusement. Sur ce point, le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci, avait lié cette situation de crise à la prolifération de l'informel et la multiplication des transactions hors circuit bancaire. "Il y a demande d'encaissement qui dépasse largement la demande de transaction", avait-t-il expliqué. Selon le premier responsable de la BA, "la demande est également liée au blanchiment d'argent et aux opérations de transfert illégal d'argent", a-t-il estimé. Néanmoins, le citoyen reste toutefois la principale victime de cette mauvaise gestion.