Avec les proportions alarmantes qu'a pris le travail informel en Algérie, le département de Tayeb Louh semble prendre conscience de l'ampleur du phénomène. Il se montre même décidé de reprendre la situation en main en instaurant un cadre juridique allant avec les donnes socio-économiques actuelles. A cet effet, le projet de nouveau code du travails qui est en cours d'élaboration, "comprend des articles et des dispositions relatives à la lutte contre ce fléau". C'est ce qu'a déclaré Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui répondait aux questions orales lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN). Fort de 700 articles adaptés aux développements socio-économiques et dont 200 articles ont été introduits pour amender la législation du travail en vigueur, ce projet de code constitue, ajoute M. Louh, "un outil de référence unifié". Il soulignera, par la même occasion, que près de 50 000 étrangers, en majorité des Chinois, travaillent en Algérie essentiellement au niveau des grands projets en cours de réalisation comme les barrages, les routes, etc. Ce qui, de l'avis du ministre, reste "très faible" le comparant aux autres pays. Concernant la mise en oeuvre de la stratégie nationale de lutte contre le chômage et de promotion de l'emploi, M. Louh la juge tributaire des responsables locaux. Il mettra, dans ce sens l'importance du " rôle " que doivent jouer les élus et les administrateurs. Ce qui sous-entend le devoir qu'ont ces derniers dans l'accompagnement et le bon accueil des jeunes demandeurs de formation et d'emploi, ainsi que le rapprochement des mécanismes de l'emploi des citoyens des communes isolées et éloignées. Il a rappelé le rôle de l'Etat dans la mise en place d'une vision et l'octroi d'un soutien pour la promotion de l'emploi, à la faveur de la mise en oeuvre de la stratégie de promotion de l'emploi, adoptée par le gouvernement en avril 2008 et qui s'inspire d'une approche économique qui repose sur l'encouragement de l'investissement créateur de richesses et d'emploi, M. Louh rappellera les efforts de l'Etat dans cette démarche. A cet effet, dira-t-il, des mesures d'encouragement de l'emploi notamment à travers la levée des restrictions administratives et financières pour l'amélioration des performances des dispositifs de l'emploi ont été prises. Il rappellera, en outre, le Fonds national d'investissement d'un capital estimé à 150 milliards de dinars et la création de Fonds d'investissement de wilaya qui contribuent au capital des PME créées par les jeunes. Concernant les mesures incitatives prises par l'Etat dans le domaine social au sein de cette stratégie, le ministre a dit que l'Etat participe au paiement du salaire des jeunes durant les trois premières années de leur recrutement, en vue de réduire les charges des employeurs et faciliter ainsi l'insertion socioprofessionnelle des jeunes. Il a par ailleurs annoncé de nouvelles mesures pour la promotion de mécanismes socio-économiques visant à renforcer l'insertion des jeunes dans le monde de l'emploi en appelant à l'ouverture d'espaces de loisirs en faveur des jeunes et des familles. D'autre part, le ministre a évoqué la "nécessité de préserver le pouvoir d'achat des catégories vulnérables". Il a, dans le même sens, exprimé son regret de voir "certaines parties instrumentaliser des revendications sociales dans un but politique. Sur l'année 2010, il avancera le chiffre de 130 000 jeunes diplômés universitaires qui ont été recrutés en 2010. "530 917 jeunes ont été recrutés en 2010 dont 130 000 diplômés universitaires", a-t-il assuré. Le ministre a indiqué que le marché de l'emploi accueillait annuellement près de 120 000 diplômés ajoutant que "la composante démographique est formée de 72% de demandeurs d'emploi âgés de moins de 30 ans, ce qui nécessite l'intensification des efforts au niveau local afin de réaliser les objectifs visant la consolidation de l'intégration professionnelle des jeunes demandeurs d'emploi". Parmi les postes d'emploi créés, 60 133 ont été créés à travers l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), 15 804 par la Caisse nationale d'assurance-chômage (Cnac) et 181 839 emplois créés dans le cadre de l'Agence nationale de l'emploi (Anem). Il a rappelé le recul à 10% du taux de chômage en Algérie, M. Louh et a précisé que le Fonds monétaire international (FMI) avait prédit le recul de ce même taux à moins de 10% en 2011. L'Office national des statistiques (ONS), de son côté, a affirmé que "l'enquête sur l'emploi et le chômage, menée durant le dernier trimestre de l'année 2010, a révélé que le chômage touchait 21,4% les universitaires et les diplômés universitaires (11,1% d'hommes et 33,6% de femmes) alors que le chômage touchait 7,3% de personnes sans diplômes". "Dans le cadre des mesures incitatives prévues par l'Etat dans la stratégie nationale de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage, l'Etat contribue au paiement des salaires des jeunes universitaires durant les trois premières années de leur recrutement à hauteur de 12 000 DA/mois, durant la première année et 10 000 DA/mois pendant la deuxième année", conclura le ministre.