Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a appelé, hier, à Alger, les directeurs des services vétérinaires du réseau méditerranéen à renforcer et conjuguer les efforts de coopération entre les deux rives de la méditerranée, en matière de lutte contre les maladies vectorielles transmissibles, afin de préserver la santé publique. "Aujourd'hui, la santé animale et la santé publique vétérinaire sont au centre d'enjeux très importants tant économique, environnemental, que sanitaire, le réchauffement climatique, et les perturbations qui en résultent sont aujourd'hui réels et ont engendré l'apparition de maladies vectorielles jusque-là inconnues sous nos latitudes... Il est important de s'acheminer vers des activités concrètes et d'adopter un plan d'action ambitieux mais réalisable", a souligné M. Benaïssa, lors de la 3éme réunion régionale du réseau méditerranéen de la santé animale. D'après les experts, 70% à 75% des maladies humaines proviennent des transmissions de maladies animales. Le ministre dira dans ce contexte, que la progression de la blue tongue dans tout le bassin méditerranéen, la présence de vecteurs arthropodes inconnus jusqu'alors dans nos régions, l'apparition récente de la fièvre de la vallée du Rift, de la peste des petits ruminants, de la West Nile dans certains pays du Maghreb, "montrent à l'évidence toute l'importance d'une coopération accrue entre nos pays, pour lutter contre l'extension des maladies et aussi les prévenir", a-t-il estimé. Selon le ministre, ce réseau est indispensable, et doit jouer un rôle déterminant dans la préservation de la santé publique. " Nous estimons que dans un contexte d'émergence de nouvelles maladies, ce réseau s'impose à nous comme une nécessité absolue, un outil de bonne gouvernance vétérinaire et de renforcement de nos programmes respectifs en matière de sécurité alimentaire, mais c'est aussi un outil important de rapprochement et de coopération entre les deux rives de la méditerranée", a-t-il encore indiqué. De son côté, M. Mamadou Mbye, représentant de la FAO en Algérie, a estimé que les politiques de santé animale ont des dimensions multiples, et doivent souvent être élaborées en adoptant une approche régionale, dans un souci de mieux partager les informations sanitaires de développer plus de collaborations entre tous les acteurs et obtenir ainsi une meilleure, évaluation de la situation pour plus d'efficacité dans la prévention et la lutte. "Aujourd'hui nous avons pu constater les répercussions mondiales des maladies animales en particulier les maladies transfrontières sur la santé animale et le commerce. C'est pourquoi nous sommes tous certains que la réponse doit être rapide mais surtout suffisamment et correctement coordonnée et planifiée de façon stratégique afin de les endiguer avant qu'elles ne se propagent" a-t-il suggéré. Selon le représentant de la FAO, toutes ces mesures ont pour principale finalité une meilleure protection de la santé publique. Regroupant des directeurs des services vétérinaires du réseau, les représentants de la FAO, ceux de l'Organisation internationale de la santé animale (OIE) ceux de l'UMA et de l'Union européenne, cette rencontre qui s'étalera sur deux jours, a pour but d'examiner le bilan d'activités des deux dernières années et élaborer le plan d'action de 2011. Ainsi, les participants à cette réunion discuteront durant deux jours, de plusieurs sujets liés au fonctionnement du réseau et aux problèmes de santé animale, touchent les deux rives de la Méditerranée. Outre l'élaboration du plan d'action de l'année 2011, à noter que lors de cette réunion, l'Algérie et l'Espagne passeront le relais de la présidence du réseau, à deux autres pays membres représentant les deux rives pour une période d'une année.