Photo : Makine F. Les services vétérinaires du réseau méditerranéen de la santé animale qui regroupe, notamment l'Algérie, la Mauritanie, le Maroc, la Tunisie, le Portugal, l'Espagne et la France se sont réunis hier à Alger, en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. Le ministre a souligné, à l'ouverture des travaux de cette rencontre, que dans un contexte d'émergence de nouvelles maladies, ce réseau s'impose comme une nécessité absolue, un outil de bonne gouvernance vétérinaire et de renforcement des programmes en matière de sécurité alimentaire. Il est aussi un moyen de rapprochement et de coopération entre les deux rives de la Méditerranée. M. Benaïssa a rappelé que dans toutes ses composantes, la profession de vétérinaire, qui préserve la santé animale, agit en faveur de l'agriculture et du développement économique, précisant que cette réunion permettra de consolider les acquis et de faire avancer les dossiers. «Cette initiative, soutenue par plusieurs institutions internationales, est un moyen qui favorise les échanges entre les pays et la création d'une relation durable», a-t-il affirmé, ajoutant qu'elle protège la santé animale et, par ricochet, les citoyens. Evoquant les maladies menaçant la santé animale de la région, M. Benaïssa a souligné que les échanges commerciaux et les changements climatiques favorisent l'émergence de certaines maladies. D'où l'importance, a-t-il précisé, de s'acheminer vers des activités concrètes et d'adopter un plan d'action réalisable. En outre, il a estimé que le réchauffement climatique et les perturbations qui en résultent sont réels et ont engendré l'apparition de maladies vectorielles jusque-là inconnues. La progression, entre autres maladies animales, de la blue tongue dans tout le Bassin méditerranéen, la présence de vecteurs arthropodes inconnus et de la peste des petits ruminants montre à l'évidence toute l'importance d'une coopération accrue en vue de lutter contre l'extension des maladies. C'est pourquoi ce réseau est indispensable. De son côté, Mamadou Mabay, représentant de la FAO en Algérie, a estimé que cette rencontre est un évènement qui permettra de débattre et de se concerter sur les moyens à mettre en œuvre en vue de renforcer la coopération et d'harmoniser les stratégies de contrôle des maladies animales. Pour sa part, Jean-Luc Angot, chef des services vétérinaires français, a indiqué qu'en raison de la mondialisation et des changements climatiques, il y a eu des émergence de maladies de plus en plus importantes. Raison pour laquelle il a estimé nécessaire, pour les pays du pourtour méditerranéen, de se mettre autour de la table pour créer un vrai réseau qui permette une bonne surveillance des maladies animales. M. Angot a fait savoir que les pays concernés travaillent en concertation pour proposer des actions à même d'aider tous les pays méditerranéens à se protéger des maladies animales transfrontalières qui apparaissent en raison de la mondialisation des échanges. En outre, il a déclaré que grâce à la politique mise en place par les pouvoirs publics, l'Algérie s'est protégée de beaucoup de maladies. Abdesellam Fikri, coordinateur par intérim de la FAO, a, lui, mis l'accent sur l'importance de cette troisième rencontre qui permettra d'unir les programmes de lutte contre les maladies animales.