La présidence du Réseau méditerranéen avait été assurée par l'Algérie en 2010. Face à l'émergence de nouvelles maladies animales, il est impératif, pour les deux rives de la Méditerranée, de renforcer leur coopération par la mise en place d'un réseau de bonne gouvernance vétérinaire de lutte contre ces fléaux nouveaux. Dans son allocution d'ouverture, hier, des travaux de la troisième réunion du Comité permanent conjoint du réseau méditerranéen de la santé animale (Remesa), le Dr. Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Madr), a appelé les responsables du réseau à «renforcer les programmes respectifs des pays concernés en matière de sécurité alimentaire. Cet acte, a-t-il dit, est un outil important de rapprochement et de coopération régionale entre les deux rives de la Méditerranée. Pour mieux lutter contre l'extension de ces maladies et les prévenir.» Cette feuille de route est d'autant importante après les nouvelles maladies vectorielles apparues suite au réchauffement climatique et les perturbations qui en résultent a estimé le ministre qui a souligné que ces maladies étaient «jusque-là inconnues sous nos latitudes». Le ministre a cité la progression de la «Blue Tongue», la fièvre de la vallée du Rift (Mauritanie), la peste des petits ruminant, la «West Nile» au Maghreb, devant lesquelles une coopération accrue est plus que nécessaire. Pour ce faire, a souligné Benaïssa, la circulation de l'information et d'échanges de connaissances est importante. Il faut, a dit le ministre, se concerter pour mettre en place un «cadre adéquat de coordination et d'harmonisation des stratégies de contrôle des maladies animales.» Il a été établi par les experts que 75% des maladies qui affectent directement la santé humaine proviennent des animaux. Le représentant de la FAO chargé de la santé animale, M.Mamadou Mbaye, a pour sa part, affirmé que les directeurs des services vétérinaires réunis pour deux jours vont «débattre et se concerter sur les moyens à mettre en oeuvre en vue de renforcer le cadre de coordination et d'harmonisation des stratégies de contrôle des maladies animales.» Hormis l'Egypte et la Tunisie, tous les pays membres du Remesa ont participé aux travaux auxquels se sont joints les délégués de la FAO, de l'UE et de l'OIE (Office international d'épizootie). Le haut responsable chargé des services vétérinaires au sein du Madr, M.Rachid Bougueddour, a déclaré qu'un bilan de toutes les actions menées sera présenté avec le «souci d'élargir le Remesa à d'autres pays méditerranéens, essayer de rejoindre l'Union africaine (UA) pour obtenir le soutien financier nécessaire pour activer le réseau, alors que le soutien politique est acquis auprès de l'UE et de l'Union du Maghreb arabe (UMA)». Lancé en 2008, le Remesa regroupe une dizaine de pays, dont les cinq pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) plus l'Egypte ainsi que quatre pays de la rive nord de la méditerranée (Italie, France, Espagne et Portugal). Lors de cette réunion, les participants doivent faire le bilan d'activité de l'année 2010, dont la présidence a été assurée par l'Algérie pour la rive Sud et l'Espagne pour la rive Nord, et valider le plan d'action pour 2011. La présidence en 2011 du Réseau est assurée par la Tunisie pour la rive sud et l'Italie pour la rive Nord. Le représentant français des services vétérinaires a déclaré que la France, l'Italie et l'Espagne avaient mis en 2010, à la disposition du Remesa des fonds de quelque 5 millions d'euros, pour l'élaboration d'un plan de protection de la zone méditerranéenne des maladies animales. Cet appui concerne principalement le volet technique. Il est utile de rappeler que l'année 2011 a été déclarée par la FAO «année mondiale vétérinaire» en commémoration du 250e anniversaire de la naissance de la profession des sciences vétérinaires en 1761 en France où a été créée la 1re école vétérinaire du monde. Les deux premières réunions du Remesa se sont tenues à Alger en 2009 et en Espagne (Saragosse) en 2010.